Première secousse relative au tabac en ce début d’année. Les prix à la consommation n’ont pas attendu le décret d’application de la taxation unique de 45% à l’importation. Il a fallu que les autorités bandent les muscles pour ramener de l’ordre chez certains «tabliers» qui ont cru trouver là un prétexte pour se faire des marges bénéficiaires indues avant l’heure. Il fallait s’y attendre ! C’est la mécanique des augmentations anarchiques. En intervenant sur le terrain pour réprimer les commerçants véreux, le ministère du Commerce veut préserver le porte-monnaie du consommateur et éviter une flambée des prix. Mais jusqu’à quand pourra-t-il contenir ces «tabliers»?
Les augmentations déjà constatées sont au-delà des 15% prévus par la loi de finances. De toute évidence, fumer coûtera un peu plus cher cette année. C’est déjà une réalité sur le terrain. Les décrets d’application devraient acter le fait, quitte à ce que les autorités prennent toutes les dispositions pour assurer un contrôle efficace des prix. Toute chose qui vient d’être faite le 15 janvier. En ramenant la taxation du tabac à un taux unique de 45%, le gouvernement s’est aligné sur les normes UEMOA et CEDEAO. L’objectif affiché est d’accroitre les ressources fiscales. C’est un impératif face aux charges croissantes de l’Etat. Mais l’argumentaire du gouvernement a mis l’accent sur la protection de la santé des populations: la mortalité liée au tabagisme aurait coûté plus de 55 milliards de FCFA en 2013. La question est de savoir combien va rapporter cette taxe aux caisses de l’Etat, et si elle compensera les pertes liées aux dégâts créés par le tabagisme.
Abdoulaye TAO