COMME en Europe, les services publics marocains ont les mêmes difficultés pour approcher les migrants, qui se méfient. Ce sont les associations qui sont les intermédiaires. Ce qui ne signifie pas que les problèmes sont tous pris en charge, comme le montrent les rassemblements dans les lieux publics focalisant le ressentiment des riverains.
On ne sait ni combien de migrants vivent dans ces conditions, ni combien de temps ils restent au même endroit. Cette année, une enquête a affirmé que la moitié d’entre eux souhaiteraient rester au Maroc.
Lors du recensement de 2014, il y avait 86.000 non-Marocains résidant sur le territoire. Soit 0,2%, c’est-à-dire rien. Par comparaison, il y en avait 43 millions aux USA, 11,5 en Allemagne, 9 en Grande-Bretagne et 8 en France, des proportions allant de 12 à 14%. Pour les pays d’Europe, plus de la moitié des étrangers viennent d’autres pays européens.
Une deuxième vague de régularisation se termine bientôt. 26.000 personnes ont demandé des régularisations. Pour la première vague, il y avait eu 27.000 demandes et 24.000 régularisations. Impossible de savoir s’il faut les ajouter aux non-Marocains recensés en 2014.
Il existe 11 familles de programmes pour les migrants, régularisés ou pas. Ils sont sous la responsabilité du Ministère délégué auprès des Affaires étrangères chargé des Migrations, qui n’a que 10 millions de DH à engager. Les vraies mises en oeuvre sont du ressort d’autres départements pour qui les priorités sont… variables. Par exemple, il y a 20.000 porteurs de cartes RAMED (sur les 9 millions existant au Maroc), mais on ne sait pas si les prises en charge se font bien. 25.000 personnes ont été aidées pour se loger correctement, mais les campements sauvages se développent. En principe, le visa de travail aurait dû devenir plus facile, mais ce n’est pas ce qu’on voit dans la pratique, au contraire. Quant à l’appui de l’Anapec, il vaut ce qu’il vaut pour les Marocains. C’est après que se produisent les abus.
N.S.