Le Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC) a 20 ans. Officiellement créé le 20 décembre 1997, le REN-LAC a voulu marquer cet anniversaire par une série d’activités dont 2 panels. Le panel du 20 décembre 2017 a été axé autour de 3 thèmes dont le premier a porté sur «la contribution du REN-LAC à l’action des corps de contrôle», présenté par Luc Ibriga, contrôleur général de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Le contrôleur général a reconnu que la corruption est devenue un phénomène général qui tend à se banaliser. Pourtant, son impact négatif sur la société n’est plus à démontrer. D’où la nécessité de la combattre. Plusieurs acteurs interviennent dans la lutte contre la corruption. Il s’agit, entre autres, de l’Assemblée nationale à travers ses missions et enquêtes parlementaires, de la justice, des structures administratives de contrôle comme les inspections techniques, de l’ASCE-LC. Les partis politiques, les syndicats et la société civile s’engagent également dans la lutte.
Il a tout de même déploré le fait qu’il n’existe pas de cadre d’échanges entre ces acteurs ; ce qui ne favorise par la coordination. Luc Ibriga a reconnu que le REN-LAC a contribué à l’action des corps de contrôle. «Le REN-LAC se positionne comme un lanceur d’alerte qui permet de percevoir le niveau de corruption au Burkina, par son rapport annuel sur l’état de la corruption», a-t-il indiqué. Ce rapport oriente donc l’action de l’ASCE-LC.
Le REN-LAC fait office de relais pour la remontée des dénonciations vers l’ASCE-LC, parce que les citoyens ont plus confiance au REN-LAC qu’à l’ASCE-LC. Ce fut le cas dans l’affaire ONATEL où le REN-LAC a levé le lièvre avant que l’ASCE-LC ne fasse un contrôle dont le rapport a été adressé au gouvernement.
A sa suite, Boureima Ouédraogo, directeur de publication du journal Le Reporter, a exposé sur «la contribution du REN-LAC au renforcement de l’action de la presse dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso».
Pour lui, les couvertures médiatiques sollicitées par le REN-LAC fournissent des contenus en termes d’informations sur la corruption aux journalistes. En plus de ces couvertures médiatiques, l’institution du Prix de lutte anticorruption (PLAC) est un facteur de motivation pour les journalistes et les encourage à s’intéresser à l’investigation.
Elie KABORE
Que devient le projet de création des pôles judiciaires ?
Pour Luc Ibriga, la loi a été mal rédigée. L’option prise présentement est non plus de créer des pôles judiciaires, mais des tribunaux spécialisés dans la répression des actes de corruption, qui auront les mêmes statuts que le tribunal de commerce, le tribunal de travail, etc. Il a informé que suite aux manques de sanctions contre les personnes épinglées dans les rapports, l’ASCE-LC assure la veille après les nominations aux postes de responsabilité afin de s’assurer que des personnes mises en cause dans les rapports ne sont pas promues. Ce travail a permis de remettre en cause 3 nominations à des postes de directeurs administratifs et financiers dans des ministères.