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Situation économique : «Le Burkina a une capacité de résilience», Lassiné Diawara

 

Lassiné Diawara est l’un des plus grands hommes d’affaires burkinabè. Présent dans plusieurs activités économiques, il occupe également des postes de responsabilité dans plusieurs structures dédiées au secteur privé. C’est le cas notamment du SCIMPEX, rebaptisé récemment CIDEF, dont il est le président.
A l’issue d’une réunion des membres du CIDEF, le 30 novembre dernier, L’Economiste du Faso a demandé son avis sur la conjoncture économique au Burkina. Ceci, après la publication du rapport d’une enquête de la Chambre de commerce, fin août 2017, qui révèle que la situation économique au cours du 1er semestre 2017 était «moyenne, sinon mauvaise». Voici sa réponse.

«Je n’ai pas lu dans les détails cette enquête de la Chambre de commerce; même si je suis président de la Chambre de commerce des Hauts-Bassins. Je sais que nous avons eu à faire un état des lieux de la dette publique, par rapport à un certain nombre de choses, notamment les partenariats public-privé dans le cadre du PNDES, qui mettaient du temps à se mettre en marche.
A mon avis, je crois que, depuis, il y a eu des corrections. Je crois que l’Etat a pris des mesures exceptionnelles au niveau de la passation des marchés, des négociations dans le cadre des PPP, pour faciliter un certain nombre de choses.
Sur la dette intérieure, l’Etat estime qu’il a fait des règlements concernant le stock. Ensuite, il parle de dette régulière et irrégulière. C’est-à-dire de contrats passés dans de bonnes conditions et ceux qui ne le seraient pas. On n’a pas le même langage là-dessus. Il y a un problème d’interprétation du niveau de la dette.

Les membres de l’ex-SCIMPEX, réunis en AG le 30 novembre, ont adopté les éléments de transformation de l’organisation en CIDEF. (DR)

Ceci étant, je pense qu’aujourd’hui le Burkina a une capacité de résilience. Il sera utile de faire le point ; peut-être d’ici à la fin de l’année.
Quand on regarde le niveau de collecte des impôts, on voit que l’Etat fait beaucoup d’efforts. Il faudra peut-être qu’on voit si le niveau de la commande publique, qui fait vivre beaucoup de sociétés, est maintenu. C’est un peu là-dessus que les PME/PMI se plaignent de ne pas avoir les commandes auxquelles elles avaient accès auparavant.
Ceci étant, quand on regarde globalement; je parle en fonction de l’économie agricole, parce que ce pays retire beaucoup de ressources de la production de coton, d’autres cultures de rente comme le sésame, l’anacarde, les amandes de karité; nous sommes à l’intersaison. On verra après comment cette production se présente. C’est souvent sur le volume de ces productions qu’il y a une redistribution des revenus au niveau des paysans, des ménages, des entreprises que nous pouvons mesurer un peu la reprise de l’activité économique.
Nous sortons d’une période où souvent c’est calme. Peut-être que d’ici à décembre/début de l’année, la traite va commencer. Je pense que c’est alors qu’on pourra mieux mesurer les choses».

Avis recueilli par KG


Pas de conflits d’intérêts entre le CIDEF et le CNPB

Le CIDEF ne risque-t-il pas, par ses ambitions et sa composition, de se substituer au Conseil national du patronat (CNPB) ? Voici la réponse du président Diawara: «Pour nous, il ne s’agit pas de créer une autre personne morale. C’est une association qui se transforme. C’est comme dans le cadre l’OHADA révisée, quand on a demandé aux entreprises (les sociétés) de la zone UEMOA de mettre en harmonie leurs statuts. Nous avons fait cet exercice en précisant dans les préambules qu’il ne s’agissait pas de la création d’une autre société, d’une personne morale nouvelle. C’est la même personne morale qui s’adapte. Le CNPB regroupe aussi bien des personnes physiques que des associations professionnelles. A ce titre, le CIDEF est membre du patronat, c’est-à-dire du CNPB. Le président du CIDEF est le 3e vice-président du CNPB. Par cette transformation du SCIMPEX en CIDEF, nous venons plutôt renforcer le CNPB et non nous substituer au patronat».


Le SCIMPEX devient le CIDEF

Changement de dénomination pour le Syndicat des commerçants importateurs et exportateurs du Burkina (SCIMPEX). Cette organisation qui regroupe aujourd’hui une cinquantaine d’entreprises s’appelle désormais Conseil interprofessionnel des entreprises du Burkina Faso (CIDEF).
La nouvelle dénomination s’accompagne également d’un nouveau logo dont la principale composante est la carte du Burkina rayonnant à l’intérieur de celle de l’Afrique. Au-delà d’un simple changement d’appellation, les ambitions que se donne le désormais CIDEF visent à faire de cette association «non seulement un outil plus efficace de défense des intérêts de ses membres, mais aussi un instrument de contribution à l’amélioration de l’environnement des affaires au Burkina Faso».
Le CIDEF veut se doter d’une force de propositions et constituer un lobby auprès des autorités publiques. De l’avis même de ses membres, la nouvelle approche tient compte «des exigences induites par la libéralisation de notre économie».
Au-delà de ses membres, le CIDEF se veut carrément un outil moderne de promotion du secteur privé et d’approfondissement du dialogue social et du partenariat avec les pouvoirs publics.
Désormais, les mandats du président sont limités. A la suite du président, les nouveaux statuts créent 6 postes de vice-présidents, 2 de secrétaires adjoints, des trésoreries, des postes de conseillers et 8 postes de présidents de commissions pour des rubriques spécifiques.

KG

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