La traditionnelle rencontre de concertation entre la direction nationale de la Banque centrale d’Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina Faso (APBEF-BF) s’est tenue le 5 décembre dernier.
C’était la quatrième rencontre de l’année. Il s’est agi, entre autres, pour les participants à cette rencontre de faire le point de la préparation de la mise en œuvre du Plan comptable bancaire (PCB).
Celui-ci doit entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2018. Les premiers reportings sont attendus à la BCEAO pour mi-février 2019. Et les banques, par la voix du président de l’APBEF-BF et directeur général d’Orabank-Burkina, Martial Goeh-Akue, estiment que les délais seront tenus.
Le basculement dans le PCB a nécessité des investissements aussi bien humains que techniques des membres de l’association. Quelques dispositions pratiques restent cependant à peaufiner, notamment au niveau des éditeurs comptables
Une période-test comprise entre le 24 novembre et le 15 décembre 2017 devait permettre aux uns et autres de s’ajuster. Le directeur national de la BCEAO a précisé que la banque centrale est aussi concernée par l’option pour ce nouveau système d’échanges de données avec les banques; en ce qui concerne les états financiers. Ces adaptations sont également nécessaires par rapport la mise en place du nouveau dispositif prudentiel. En tout état de cause, les premiers états financiers du PCB sont attendus pour le 15 février 2019. C’est un changement majeur qui est en cours, aussi bien pour la BCEAO que pour banques et établissements financiers de l’union. Il est donc essentiel que la communauté financière s’aligne sur les meilleures pratiques. La question de la gratuité de certains services bancaires est revenue lors des échanges avec les médias. La BCEAO, qui a commandité une enquête sur la question, attend son application effective par les banques et établissements financiers avec des preuves à l’appui. Mais, il y a un certain nombre de problèmes; et la BCEAO a fait des réserves qu’elle a transmises aux concernés. Si des usagers ont des problèmes par rapport à l’application de la gratuité, ils peuvent saisir directement leur banque par écrit et mettre la direction nationale de la BCEAO en ampliation, ou saisir directement la BCEAO, qui à son tour interpellera la banque concernée
Pour elle, c’est une discipline qui s’applique aux banques ; mais tout le monde peut participer à son application. C’est pour cela qu’elle ne voit pas d’un mauvais œil l’implication des associations de consommateurs pour accompagner l’application de la mesure. Du côté l’APBEF-BF, l’on se dit conscient que le travail auprès des membres se poursuit pour lever tous les obstacles afin que la mesure soit appliquée à 100%. Le président de l’association, lui, reconnait quelques exceptions sur certains items.
Financement des PME/PMI
Lors de la rencontre du 5 décembre, l’état d’avancement et de la mise en œuvre du dispositif de financement des PME/PMI a été fait au représentant de la profession bancaire. Dans le cadre d’intervention de la BCEAO, notamment en matière de refinancement «de manière plus simplifiée», on note les crédits que les banques font au PME/PMI.
La banque centrale a donc allégé les critères de refinancement. Les critères ont été définis. Le dispositif prévoit des structures d’accompagnement des PME/PMI afin d’être éligibles aux guichets mis en place à cet effet. Au Burkina, un processus de sélection des structures d’accompagnement via le ministère du Commerce est cours et devait aboutir d’ici à la fin décembre.
Il est attendu des banques qu’elles incitent les entreprises clientes à se faire accompagner par ces structures qui donnent des garanties de visibilité aux activités de l’entreprise. Sur cette base, la banque peut se faire refinancer par la BCEAO. L’objectif, selon Charles Luanga Ki-Zerbo, est d’augmenter les financements des projets des PME/PMI. Les banques ont déjà eu des concertations sur le refinancement et sont partantes pour ce nouveau dispositif qui va accroître le niveau de financement en faveur des entreprises.
Un des aspects de ce dispositif, qui relève des Etats, est de faciliter au plan législatif le financement des PME /PMI. Au Burkina, des loi ont été adoptées dans ce sens, et promeuvent ainsi les PME/PMI, notamment en leur réservant une part de la commande publique.
FW