Du 16 au 17 novembre 2017, l’Association burkinabè des ressources humaines a tenu la 7e édition de ses Journées nationales, à Bobo-Dioulasso.
Ces Journées ont mobilisé une forte délégation de Gestionnaires des ressources humaines (GRH) de la sous-région.
Au Burkina Faso, les Ressources humaines (RH) sont confrontées à plusieurs difficultés dont l’insuffisance de formation, l’inadéquation entre la formation et le besoin professionnel et une faible motivation liée aux traitements. D’où cette rencontre entre les Gestionnaires des ressources humaines (GRH) pour «étudier la question de la valorisation du capital humain» ; maillon essentiel de la performance des organisations.
Cette année, le thème retenu est «Politiques sociales et performance des organisations». D’entrée de jeu, le président de l’Association des GRH du Burkina, Anicet Sylvain Bakiono, a affirmé que toute organisation qui se veut pérenne a besoin d’hommes motivés dans l’environnement de travail. Pour lui, les hommes, qui représentent la première richesse d’une organisation, ne donnent le meilleur d’eux-mêmes que lorsqu’ils sont motivés. Et leur engagement est intimement lié à la performance et à la pérennité tant recherchées par les entreprises. C’est pourquoi, à l’issue de ce cadre de réflexions qui se veut une tribune de débats sur les thématiques plus ou moins préoccupantes dans l’environnement de travail, les GRH en sont arrivés à une conclusion : «Le patronnât doit mener une politique sociale qui prenne en compte les avantages et qui motivent et fidélisent les ressources humaines dans les entreprises».
En termes d’avantages, ils ont énuméré des traitements salariaux décents qui assurent le bien-être des travailleurs, leur affiliation à la CNSS, la prise en charge sanitaire et même la dotation en maisons d’habitation et en véhicules.
Comment motiver les RH en situation de crise ?
Malgré les crises financières qui sévissent ces dernières années, Anicet Bakiono pense qu’il est toujours possible aux entreprises de motiver leurs personnels : «Il y a des leviers qui sont complexes. C’est vrai que quand on est en situation de crise, les employés vont dans tous les sens en matière de revendications, mais nous disons qu’au-delà de l’aspect salarial, il y a un minimum qui doit être fait pour améliorer les conditions générales de travail». Ce minimum correspond à une assurance maladie, même si elle ne couvre pas toutes les branches. En outre, dit-il, les employeurs doivent institutionnaliser le dialogue social avec les travailleurs. Sinon, ces derniers penseront que toute chose faite pour eux, sans leur implication, est faite contre eux.
Jossira A SANOU
Quid de l’assurance santé ?
La question du système d’assurance santé a fait l’objet d’un «Café RH» par les gestionnaires. Le constat d’un refus des compagnies d’assurances de couvrir certaines maladies a été évoqué. A ce niveau, les GRH ont reconnu la nécessité d’une meilleure sensibilisation sur le sujet. L’assurance maladie ne doit pas virer à l’abus. Les travailleurs doivent retenir qu’elle a pour objectif de guérir des pathologies et non de les prévenir. Par ailleurs, elle n’a pas pour rôle de couvrir certains besoins comme les produits pharmaceutiques, les produits de beauté et autres articles, parce que les sociétés d’assurances sont elles aussi dans la logique de la recherche du profit. Cependant, les produits de santé requis pour soigner les malades devraient être pris en compte. Voila pourquoi les participants ont jugé que ce «débat doit être posé sur la table des négociations». «Si un travailleur qui a un plafond de remboursement de 5 millions de FCFA rencontre des difficultés de prise en charge d’un médicament de 5.000 FCFA pour sa guérison, il faut reconnaitre que cela est tout aussi frustrant que révoltant», indiquera le président.
Actualité oblige, Anicet Bakiono a invité l’Etat burkinabè à asseoir un dialogue franc avec toutes les couches sociales pour mettre fin aux interminables arrêts de travail des fonctionnaires.