Régions

Economie alimentaire : L’autre chantier à ouvrir

 

L’agenda ouest-africain s’est enrichi de nouvelles résolutions allant dans le sens d’une meilleure prise en charge des questions alimentaires et nutritionnelles dans cette partie de l’Afrique régulièrement confrontée à des risques d’insécurité alimentaire. Les prévisions relatives à la campagne agropastorale 2017-2018 indiquent qu’au regard de la situation alimentaire et nutritionnelle qui se présente, 5,2 millions de personnes sont dans un besoin d’assistance alimentaire.
Le sujet a été au centre de la 33e réunion annuelle du Réseau de prévention des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest tenue à Cotonou du 4 au 6 décembre 2017. Au nombre des conclusions de cette importante rencontre, les premiers responsables de la région ont mis en avant «l’importance d’une approche territoriale de l’économie alimentaire, afin d’en optimiser les potentiels en termes de croissance et d’emplois».
Le lien est plus qu’évident, car l’économie alimentaire pèse au moins 260 milliards de Dollars, soit 39 % du produit intérieur brut régional, et fait vivre 82 millions de personnes, soit 66 % des emplois directs, selon une récente étude réalisée par le secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE).
A travers le porte-parole des partenaires techniques et financiers à la réunion de Cotonou, Philippe Thomas, l’Union européenne a réaffirmé que l’agriculture demeure le poumon économique et social de la région et se positionne comme le premier secteur économique régional ; et ceci, bien loin devant les ressources extractibles ou les services.
Pour lui, la région a été la première d’Afrique à se doter, dans tous ses pays, de programmes nationaux d’investissement agricole, dans la dynamique du CAADP, partant de ses politiques régionales (ECOWAP, PAU). La résilience requise passe d’abord et avant tout par une agriculture durable à même de nourrir ses populations, de créer de la richesse et de l’emploi.
Les partenaires, aux côtés des commissions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), par la voix de Marcel Alain de Souza, ont pris l’engagement de travailler à changer la perception des jeunes sur l’agriculture et d’arriver à faire en sorte que l’agriculture ne soit plus une activité par défaut ; c’est-à-dire liée au sous-emploi chronique ; mais un secteur économique attractif pour la jeunesse et à même de créer des emplois décents. Leurs premières actions communes iront dans le sens d’investir dans la durée, dans des politiques volontaristes de développement et de renforcement des chaînes de valeur agro-alimentaires, en particulier dans les segments faibles ou manquants de la transformation agro-alimentaire et de la distribution.

JB


Des stratégies pour l’emploi

L’économie alimentaire offre un important potentiel de création d’emplois, mais insuffisamment exploité. Il devrait continuer de croître avec la croissance démographique, l’urbanisation et l’augmentation des revenus. Le développement de ces opportunités d’emplois (en agriculture comme en dehors ; en milieu rural comme urbain) repose sur une meilleure compréhension des systèmes alimentaires, en saisissant les liens entre la productivité agricole, l’emploi non agricole et les zones rurales et urbaines.
Source : www.oecd.org/fr/csao/themes/mutations-economie-alimentaire.

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