La région du Sud-Ouest est une région atypique à fort potentiel agricole et touristique. L’activité économique est principalement axée sur le secteur primaire, l’agriculture et l’élevage, qui occupent une très grande partie de la population (environ 85%). Du fait de son peuplement peu dense (50,94 habitants/km2 selon la projection de la population en 2017), la région dispose de beaucoup de terres cultivables et encore très fertiles. La superficie emblavée de cultures céréalières, de cultures de rente et d’autres cultures vivrières est estimée à 249.427 ha en 2017, soit 19,72% du potentiel cultivable de la région (1.264.800 ha). Avec comme cultures prépondérantes les céréales et les tubercules, les sols se prêtent bien à l’arboriculture fruitière et à la culture du riz. Cette aptitude reste cependant limitée par la disponibilité en eau. L’occupation actuelle du sol, dominée par les cultures céréalières, dans un système extensif, entraîne une forte pression sur les terres avec pour conséquence une dégradation accélérée du tapis végétal et des sols. Au Sud-Ouest, l’élevage vient au second rang. La région dispose d’un énorme potentiel productif et diversifié en matière de cheptel. Cependant, du fait de ses caractéristiques naturelles et climatiques, le Sud-Ouest est longtemps resté une région endémique de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase, n’autorisant que l’élevage d’espèces rustiques adaptées aux conditions du milieu. De nos jours, avec les progrès de la médecine animale, le Sud-Ouest est devenu une zone de transhumance vers la Côte d’Ivoire, puis une zone d’accueil où l’abondance de pâturages permet d’accroître le cheptel. La principale difficulté concerne les conflits entre agriculteurs et éleveurs à cause du non-respect des règles minimales de cohabitation.
L’artisanat est l’une des activités principales exercées par la population (les artisans et les ouvriers représentent 13,41% de la population), après l’agriculture et l’élevage.
Le Sud-Ouest est une région à fort potentiel touristique et très attachée à la tradition ancestrale qui d’ailleurs est une identité culturelle de la région. Elle compte plusieurs sites touristiques dont les plus importants demeurent les ruines de Loropéni (inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO), les sanctuaires des rois Gans, le musée du Poni, le musée de la femme à Dano et les grottes «la guerre dinguè». Le commerce est essentiellement marqué par les opérations d’achats-ventes de marchandises diverses parmi lesquelles les produits importés occupent une place de choix. L’activité commerciale reste dominée par le secteur informel.
Le secteur de l’industrie est presque inexistant dans la région du Sud-Ouest. La région dispose d’une usine d’égrenage de coton (la SOFITEX) implantée en 2003 à Diébougou et d’une usine de fabrication d’huile de souchet à Tiankoura. Outre ces unités industrielles, il existe quelques unités de transformation de produits alimentaires, une unité de fabrication de savon à Gaoua et deux mini-laiteries (Batié, Dano).
Le secteur minier se caractérise par l’existence de plusieurs sites aurifères (54 répertoriés) exploités de manière artisanale dans de nombreuses communes de la région. Cette activité mobilise des milliers de personnes généralement jeunes et de nouveaux sites sont ouverts chaque jour. Toutefois, la région enregistre des sociétés d’exploration (Santa Mining, Volta Ressources, Ampella Mining Gold SARL., Orezone Resources INC). Cependant, aucune donnée officielle n’indique la quantité d’or extraite dans la région.
Par Issaka Kaboré
Juriste/financier, administrateur des services financiers, directeur régional de l‘Economie et de la Planification du Sud-Ouest