Des autobus qui offrent à leurs passagers des conditions de voyages tranquillisés et les mêmes commodités que le transport aérien. C’est l’idée qui a été réalisée avec Elitis Express. Cette compagnie de transport terrestre, officiellement lancée à Ouagadougou le 14 novembre 2017, est l’œuvre du jeune entrepreneur Rolland Sow qui est également promoteur d’un établissement hôtelier moderne à Bobo-Dioulasso. Pour le confort des voyageurs, les autobus Elitis Express sont climatisés, équipés de caméras, d’écrans télévisuels, de wifi, de chargeurs de téléphone et de toilettes. Un service bar-repas, assuré par des hôtesses, est également disponible à bord. Pour offrir plus d’espace, les cars ont été spécialement conçus faisant passer le nombre de places de 71 à 54.
En décidant de créer une compagnie de transport avec ces caractéristiques, le promoteur a voulu combler un besoin qu’il a identifié suivant son propre constat. En effet, il a noté l’existence de voyageurs exigeant en termes de commodités et qui souhaitent bénéficier de services associés.
Puis, l’idée de créer ces conditions de transport a été mise en branle.
Le projet issu de cette idée est parti d’abord d’une étude d’opportunités et de marché que le géniteur a commanditée. Puis les conclusions de cette étude ont abouti à l’existence d’un marché porteur dans ce créneau.
Convaincu de la pertinence du projet, une seconde étude technico-économique a été réalisée pour déterminer la rentabilité. Là aussi, les conclusions ont été convaincantes. La rentabilité a été confirmée et le pari a été pris de passer à la réalisation.
C’est à partir de cette étape qu’une société de gestion dénommée Sissiman Tour été créée pour porter le projet.
Dans cette phase de réalisation, le projet a d’abord été présenté à l’Etat afin de bénéficier de l’agrément. Cet agrément permet de bénéficier de conditions souples généralement accordées aux projets d’entreprises ayant un réel potentiel d’impact sur l’économie nationale. Ces conditions privilégiées sont accordées à la demande du promoteur. Après étude du dossier de la compagnie en création, la Commission nationale des investissements, organe d’appréciation, a ainsi donné son accord pour que le projet puisse bénéficier de conditions avantageuses de fiscalité au niveau intérieur et pour l’importation du matériel. Plus précisément, ces conditions fiscales s’appliquent à l’importation de 30 autobus au total, 4 véhicules ordinaires et divers équipements pour la construction des gares et des routes à aménager à Bobo. C’est une façon pour l’Etat d’encourager la réalisation de ce projet.
Il restait maintenant à trouver les financements. Le dossier de financement qui a été élaboré a concerné la phase initiale du projet. Cette première phase regroupe les investissements immatériels liés à l’assise-même du projet, et surtout l’acquisition d’un premier lot de 7 bus de Irizar, l’un des meilleurs fournisseurs mondiaux actuellement. D’un coût de 3, 445 milliards de F CFA, elle a été réalisée grâce à l’accompagnement financier de deux institutions bancaires du Burkina. Il s’agit, en l’occurrence, de Coris Bank à 50% et de la Banque Atlantique à 15%. Le différentiel de 35% a été assuré par apport de fonds propres et par des fournisseurs comme Africa Motors, CFAO Motors et les assureurs. Le processus a pris trois ans en tout.
Karim GADIAGA
70 emplois directs déjà créés sur 160 envisagés
Elitis Express, qui est aujourd’hui une réalité dans le monde des entreprises au Burkina, est d’abord un instrument économique d’un promoteur. Mais au-delà, elle veut être utile à tout le Burkina Faso. Sur ce plan, le nombre d’emplois directs créés par la société à ce jour s’élève à plus 70, selon le promoteur Rolland Sow. «Si nous arrivons à résister aux chocs exogènes, nous devrions pouvoir, selon nos perspectives triennales, créer plus de 160 emplois», a-t-il annoncé.