La Chambre régionale d’agriculture est un des partenaires de mise en œuvre du projet NEER-TAMBA dans la région du Nord, dans ses composantes 2 et 3. L’Economiste du Faso a pu rencontrer son staff dans la région du Nord : le président de la Chambre régionale d’agriculture du Nord, assisté de deux de ses collaborateurs.
Le projet a été conçu avec la participation de la Chambre régionale d’agriculture, dès le départ. «C’est donc un projet dont nous sommes entièrement partie prenante. Il s’est construit autour de qui nous sommes; ce que nous voulons et les contraintes auxquelles nous faisions face. Aujourd’hui, nous en sommes non seulement partie prenante, mais également nous sommes les maitres d’ouvrages. Sa mise en œuvre, son évaluation et sa clôture se font avec nous. En tant qu’acteurs, nous sommes au début et à la fin du processus», ont-ils donc précisé.
L’intervention du projet dans le Nord tourne autour de la gestion des effets des changements climatiques. Pour le présidentde la Chambre régionale d’agriculture du Nord, cette région vit ce phénomène depuis 1972. Mais on ne savait pas son nom. Il affirme que depuis lors, les producteurs sont contraints de faire autre chose en dehors des deux ou trois mois de saison pluvieuse pour survivre le reste de l’année, en prenant d’assaut les bas-fonds pour des cultures de contre-saison. Les producteurs arrivent à tirer bon parti du peu d’eau que stockent les bas-fonds. D’où l’action du projet en matière d’aménagement de plus de bas-fonds, de traitement des terres arides ou de récupération des terres dégradées via la zaï, les cordons pierreux et les demi-lunes.
La Chambre régionale d’agriculture (CRA) conseille et appuie en matériel
On a des résultats palpables. L’exemple de Zindiguessé, sur la route de Ouagadougou, est éloquent. En hivernage, les producteurs de ce bas-fond cultivaient plutôt du sorgho; le mil étant noyé par les eaux chaque année. Après échanges entre la Chambre d’agriculture et les producteurs à ce sujet, ils ont introduit une demande d’aménagement du bas-fond et, désormais, ils cultivent du riz, mieux rentable que le sorgho. C’est un exemple d’adaptation.
Pour les demi-lunes, «nous convenons que c’est un travail harassant. Pourtant, sur des sols hostiles, c’est la solution idéale pour produire. A Toeguem, nous avons un agriculteur qui a fait des demi-lunes sur pratiquement du roc, et sa production n’est pas à comparer avec celles de ses voisins. L’objectif est d’amener le maximum de producteurs à adopter ces techniques», se réjouissent les acteurs du projet. Le travail de sensibilisation et d’information de la coordination régionale du projet semble sur la bonne voie, dans la mesure où il y a de plus en plus de demandes formulées à la base. Et sur les cordons pierreux, le président de la CRA du Nord déclare que toutes les demandes ne peuvent pas être satisfaites en même temps.
Le projet détient une cartographie des sites et, en fonction des demandes, il en apprécie la pertinence et la faisabilité avant d’accompagner le demandeur. La contrepartie attendue du producteur, c’est la main-d’œuvre à employer, le dessouchage des troncs d’arbres, l’apport en fumure organique pour les techniques de récupération de sols. Le projet, en plus d’apporter un appui à la location du travail et au rasage des moellons, apporte un soutien en intrants (semences/engrais) pour permettre un démarrage parfait de la saison.
La finalité des actions de soutien du projet NEER-TAMBA dans la zone est d’améliorer la production et de générer des revenus en milieu rural, dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques et de la lutte contre la pauvreté.
Les demandes sont traitées au niveau communal puis provincial, pour être ensuite transférées au niveau régional pour décision.
FW