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Agriculture et Elevage  : Les deux mamelles de la région du Nord

 

Ouahigouya, capitale de la région du Nord, est partagé ce 5 novembre entre deux deuils. A la place de la Nation, sur deux grands panneaux publicitaires, Salif Diallo et Bernard Ledéa Ouédraogo. Les portraits de ces deux personnalités émérites rappellent encore cette douloureuse séparation. Le premier est un des hommes politiques qui ont le plus marqué leurs contemporains, à côté des prédécesseurs comme Gérard Kango Ouédraogo ou Bougouraoua Ouédraogo. Le second est entré dans l’histoire du monde rural et du développement en fondant le groupement Naam et les Six S. par son action immense dans la région. Ces deux illustres disparus ont laissé des traces indélébiles sur le terrain et dans les esprits, dans une région qui cherche sa voie en matière de développement, dans un environnement géo-climatique pas toujours favorable et qui n’a que pour fonds de commerce  l’agriculture et l’élevage (Voir article FAPE et FAIJ).
Sur ces deux activités repose l’avenir de cette région qui, malgré un potentiel aurifère certain, n’a vu s’installer que deux mines industrielles sur son territoire. La mine d’or de Kalsaka a fermé son site depuis 2014, faisant désormais de celle de Karma la seule mine industrielle de la région. Cette mine a sorti son premier lingot courant premier trimestre 2016. Les populations en attendent des retombées en termes d’infrastructures et de d’emplois. La mine, elle, n’a qu’une durée de 8 ans.
Son investissement total se chiffre à 131 millions de Dollars et elle comprend six permis d’exploration (Goulagou, Rambo, Kao, Rounga, Youba et Tougou), couvrant au total 856 km2.
Mais en attendant que l’or brille dans toute la région, ce sont l’agriculture et l’élevage qui tirent l’économie des ménages. L’agriculture occupe plus de 90% de la population et ses principales spéculations sont céréalières: le mil, le sorgho, le maïs, le riz et le fonio. Mais à côté de ces cultures de subsistance traditionnelles, les populations du Nord ont su développer une autre activité qui est la culture de contre-saison en prenant d’assaut les bas-fonds et les retenues d’eau, pour compenser les incertitudes des saisons hivernales. Cette activité est devenue une référence nationale à tel point que les provinces de la région se sont spécialisées. En traduisent : la foire de la pomme de terre à Titao (province du Loroum), la foire de la tomate à Yako (province du Passoré), la foire du niébé à Gourcy (province du Zondoma) et la journée promotionnelle du maraîcher à Ouahigouya (province du Yatenga). Les principales cultures maraichères pratiquées sont la pomme de terre, la tomate, le chou, la salade, l’oignon, la carotte, l’aubergine, le haricot vert, etc.
Pour le directeur régional de l’Economie et la de la Planification, Sanoussa Sawadogo, la maraicher-culture reste une activité importante, mais il y a des efforts à faire pour soutenir la conservation et la transformation des produits maraichers : «Au niveau de la région, on a effectivement des problèmes. Il y a d’abord le problème de conservation  qui cause toujours des pertes de récoltes. La quasi-totalité des produits n’est pas transformée. La tomate du Passoré est emportée par les acheteurs ghanéens qui la transforment et reviennent nous la revendre». C’est ce chaînon manquant que tente de compléter les projets et les associations de développement, en collaboration avec les services techniques étatiques que sont la direction régionale de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques et celle de l’Economie. Près de 25 projets de développement sont actifs dans la région pour la booster en termes de développement agro-sylvo-pastoral.
Du côté de l’élevage, le rapport de la 6e assemblée régionale des projets et programmes du Nord indique que « le Yatenga occupe la première place dans l’élevage des gros et petits ruminants et des camelins. Le Loroum est spécialisé dans l’élevage de camelins et de dindons. Actuellement, le marché de bétail de Youba est par exemple le cinquième marché national de bétail et le troisième pour les ovins».

FW


 

Maraicher-culture : 4,5 milliards en 2016/2017

Adama Boro, directeur régional de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, à propos de l’importance de cette activité dans la région

Quelle est la contribution de la maraicher-culture à la production régionale ?
Selon les statistiques, notre région contribue au titre de la production nationale à environ 48% en pomme de terre, 20% en carotte, 12% en chou, 8% en tomate et 12% pour les autres spéculations maraîchères (oignon, aubergine, haricot vert, salade, concombre, ail, piment, gombo, etc.).
Au niveau régional, la production maraîchère est fortement dominée par les oignons, soit environ 27% de la production maraîchère totale ; la tomate (23,4%) ; le chou (19,7%) et la pomme de terre (32%).
Les revenus tirés de la vente de ces productions sont considérables. Pour la campagne sèche 2016-2017, ce sont plus de 4, 5 milliards de FCFA que se sont partagé les acteurs des différents maillons des filières maraichères.
Considérant son importance dans le développement de l’économie régionale, le maraîchage se positionne comme une spécialisation régionale.
Cependant, malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires pour un développement durable du secteur maraîcher au profit des producteurs et productrices, la production maraîchère d’une manière générale est confrontée à des difficultés qui se résument en autres :
– La sécurisation foncière
– La valorisation des produits maraichers par la conservation et la transformation
– L’accès aux marchés porteurs
– L’insuffisance de la pluviométrie
– La non-maitrise de la gestion des ressources en eau..

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