Le Burkina Faso s’est doté d’une politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle, conformément à l’axe 6 des Objectifs pour le développement durable (ODD) qui prône un objectif «Zéro faim» d’ici à 2030.
Et même si les statistiques montrent une diminution du pourcentage de la population souffrant de sous-alimentation, cette progression est lente et le pays compte encore plus de 3,7 millions de personnes sous-alimentées. Comment amener les décideurs politiques à réagir rapidement aux facteurs pouvant engendrer des pénuries alimentaires et prendre des mesures efficaces? Pour répondre à cette question, la fondation Konrad Adenauer a organisé dans la matinée du 7 novembre un atelier de dialogue entre acteurs de la sécurité alimentaire. Ainsi, les représentants des services techniques des ministères de l’Agriculture, du Commerce et des Ressources animales, les partis politiques, les organisations de la société civile, le CFOP, les projets et programmes, les hommes de médias et PTF ont discuté autour du thème «quelle gouvernance de la sécurité alimentaire pour l’atteinte de l’objectif zéro faim à l’horizon 2030?». Afin de leur permettre de faire des recommandations, une présentation de la revue stratégique zéro faim à l’horizon 2030 a été faite. On apprend donc que les causes structurelles de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle identifiées par la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN) sont la faible couverture des besoins alimentaires par les productions nationales due à des pluviométries faibles, la pauvreté et la dégradation du potentiel productif; la faiblesse des revenus de près de la moitié de la population qui limite son accès à une alimentation de qualité; l’insuffisance d’infrastructures de distribution, de conservation et de stockage; des pratiques alimentaires inadéquates qui favorisent la malnutrition et une offre insuffisante de services sanitaires et nutritionnels.
À ces causes structurelles viennent s’ajouter des crises de plus en plus fréquentes liées aux aléas climatiques. La forte dépendance de la population à l’agriculture pluviale, le changement climatique global qui se traduit dans les zones de climat sahélien et soudano-sahélien qui dominent le pays par une diminution globale des quantités de pluies et l’augmentation des irrégularités de leur répartition, est un des défis majeurs auxquels le Burkina Faso devra répondre. La faiblesse de la gouvernance et un environnement commercial non suffisamment incitateur sont d’autres facteurs structurels pénalisant la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les participants ont fait une dizaine de recommandations qui se présentent comme suit : accroitre l’investissement public, renforcer l’encadrement technique, impliquer les femmes rurales, promouvoir et valoriser les produits locaux, revoir les circuits de commercialisation, redéfinir les rôles des structures étatiques entrant dans le cadre de la sécurité alimentaire. Halidou Bansé, coordonnateur national du projet «Un seul monde, sans faim», a rassuré les acteurs du jour que leurs recommandations seront prises en compte dans la mise en œuvre du projet.
NK
«Un seul monde sans faim»
Il s’agit d’un projet initié par la fondation Konrad Adenaeur dans le but de prévenir les crises par la promotion de bonne gouvernance dans le secteur de la sécurité alimentaire. C’est un projet sous-régional mis en œuvre dans le 3 pays membres du Liptako Gourma (Burkina Faso, Mali et Niger) dont la coordination régionale se trouve à Bamako au Mali. La zone d’intervention, dans chaque pays, est constituée des régions faisant partie de la carte du Liptako, au nombre desquelles la région du Sahel burkinabè.