Depuis le 14 août dernier, les attributaires des marchés relatifs à la fourniture d’internet dans certaines universités du pays attendent la notification des attributions par le ministère du Développement, de l’Economie numérique et des Postes afin de pouvoir démarrer les travaux.
Ce silence du ministère inquiète non seulement les sociétés soumissionnaires, mais laisse désormais libre cours à des rumeurs qu’il conviendrait de démentir très rapidement. Des sources internes ont laissé entendre que l’on tenterait de faire annuler ce marché composé de 5 lots.
Dans quel but ? Là se trouve toute l’interrogation, dans la mesure où ce marché a fait l’objet de deux recours devant l’autorité de régulation des marchés qui a vidé tous les recours. Le MDENP a lancé un appel d’offres accéléré à ordre de commande pour le renforcement de la capacité internet par fibres optiques ou hertziens et VSAT au profit des universités publiques du Burkina Faso et de l’IDS, composé de 5 lots distincts. Les premiers résultats provisoires qui ont été publiés le 18 juillet ont fait l’objet de plusieurs plaintes des soumissionnaires auprès de l’ARCOP.
Le 24 juillet, l’ARCOP a infirmé les résultats des lots 1, 2, 3 et 4 et confirmé celui du lot 5. La commission d’attribution du ministère a donc réexaminé les offres et publié les seconds résultats le 7 août 2017.
Ces nouveaux résultats ont été une fois de plus contestés par certains soumissionnaires. L’Organisme de règlement des différends (ORD) a confirmé ces derniers résultats publiés en jugeant les plaintes non fondées, ce qui mettait donc fin à cette série de plaintes.
Depuis le 14 août, les entreprises qui sont passées à travers les mailles de la sélection pour l’attribution des lots sont dans l’attente de leur notification d’attribution provisoire. Si ce marché venait à être annulé, comme le craignent certaines sources, premièrement, cela entacherait l’autorité de l’ARCOP et, secundo, entrainera un retard d’exécution des travaux.
JB
Le nouvel eldorado ?
Le gouvernement, dans sa volonté de réduire la fracture numérique, a décidé d’investir dans le secteur des TIC, notamment en augmentation les capacités nationales en termes de connectivité et services internet.
Le projet Backbone et la mise en réseaux des services publics via des portails dédiés illustrent bien cette volonté politique qui se traduit sur le terrain par des appels d’offres pour la réalisation de certaines infrastructures. Les entreprises spécialisées dans le secteur de l’économie numérique se frottent donc les mains.
Mais toutes ne seront pas attributaires. Les appels d’offres sont de plus en plus sélectifs. Le ministère de l’Economie numérique exigera désormais un agrément technique à compter de 2018 aux soumissionnaires à ses marchés. Mais en entendant, on observe que la bataille est rude à chaque appel d’offres, au point où l’Arcop est systématiquement sollicitée pour trancher des litiges.