International

Scolarisation des filles : L’arme contre le mariage précoce

 

Le 24 août dernier le groupe de la Banque mondiale a publié un rapport sur le développement dans le monde. Le document est consacré à la scolarisation des filles, «pour en finir avec les mariages précoces». Le phénomène a pris de l’ampleur. Selon l’institution, chaque jour, ce sont 41.000 filles qui se marient et cela avant leur 18e anniversaire. Ce qui fait 15 millions de mariages précoces chaque année. Quelles conséquences sur les principales concernées et sur le pays lui-même? Quel est le coût économique des mariages forcés ? D’ici à 2030, le phénomène coûtera des milliers de milliards de dollars aux pays en développement, affirment le Centre international de recherche sur les femmes (ICRW) et le groupe de la Banque mondiale.
Dans ce rapport sur le coût économique des mariages précoces, la Banque mondiale affirme qu’y mettre fin pourrait réduire d’environ 10% la fécondité et la croissance de la population dans les pays où les mariages d’enfants sont très répandus.
Selon l’analyse, les gains réalisés chaque année en termes de bien-être grâce au ralentissement de la croissance démographique pourraient se chiffrer à plus de 500 milliards de dollars par an d’ici à 2030 à l’échelle mondiale.
En outre, affirme le rapport, on observerait «une baisse des risques de mortalité et de retards de croissance dus à la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans. Des progrès qui, à l’échelle mondiale, se chiffreraient à pas moins de 90 milliards de dollars par an d’ici à 2030». Un autre argument pour lutter contre les mariages précoces, leur fin entraînerait également une amélioration des perspectives de revenus pour les femmes sur le marché du travail. Les études menées dans 15 pays montrent qu’un mariage précoce réduit en moyenne de 9 % les futurs gains des mères adolescentes, en raison principalement de ses conséquences sur la scolarité.
Enfin, en mettant fin aux mariages précoces aujourd’hui, les pays concernés pourraient réaliser au moins 5 % d’économies sur le budget de l’éducation à l’horizon 2030.
Sur les jeunes filles, les conséquences du mariage précoce sont tout aussi importantes. Elles se retrouvent privées de la possibilité d’étudier et de gagner leur vie, mais aussi exposées aux risques de complications liées à la grossesse et l’accouchement chez les adolescentes.
«En plus de porter un coup d’arrêt aux espoirs et aux rêves des jeunes filles, les mariages précoces freinent les efforts de lutte contre la pauvreté, de même que la réalisation des objectifs de croissance économique et d’équité», souligne Quentin Wodon, co-auteur du rapport.

NK


Autonomisation économique des femmes et dividende démographique (SWEDD)

Grâce à un financement de l’IDA, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, le projet axé sur l’autonomisation économique des femmes et le dividende démographique (SWEDD) dans les pays du Sahel soutient les mesures prises par les gouvernements du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad pour favoriser l’émancipation des adolescentes et des femmes. Il s’agit de retarder leur mariage et d’élargir l’offre de services de santé génésique, maternelle et infantile en intervenant aux côtés des communautés et, notamment, des chefs religieux et traditionnels. Ce projet, qui bénéficie d’un financement de 205 millions de dollars, propose également des programmes d’accueil offrant aux jeunes filles des espaces sécurisants, ainsi que des transferts monétaires assortis de conditions pour encourager leur scolarisation.
En Ouganda, où la branche locale du BRAC (a) gère des clubs pour filles, l’expérience se révèle positive. Dans ce pays, un réseau de 1.500 clubs propose toute une palette d’activités — des pratiques ludiques et musicales à l’information et l’éducation sexuelles, en passant par des formations professionnelles et des cours d’initiation financière, jusqu’à l’accès à des microfinancements pour celles qui souhaitent créer une entreprise. Les filles qui ont été membres de ces clubs pendant deux ans ont 58 % de chances en moins de se marier à un âge précoce.

Source : Groupe Banque mondiale

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page