Lors du sommet des chefs d’Etat à Abuja, en 2001, les Etats africains se sont engagés à accorder 15% de leurs budgets nationaux au secteur de la santé. Au Burkina, le même engagement fort a été renouvelé pour amoindrir la souffrance des couches les plus vulnérables: femmes et enfants.
C’est ainsi qu’excepté en 2015, le montant du budget de l’Etat consacré à la santé a régulièrement augmenté ces 5 dernières années (voir tableau).
En termes de parts, le budget de la santé a représenté 10,11% du budget total de l’Etat contre 9,01% en 2016.
Mais ces bonnes intentions sont loin d’être une réalité.
C’est le constat établi par le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB) et l’UNICEF qui suivent de très près ces questions.
Ces deux structures tirent cette conclusion du travail scientifique mené par le consultant, Saturnin Koné qui a travaillé sur le thème suivant: «Analyse des allocations budgétaires aux secteurs sociaux, destinées à la réalisation des droits de l’enfant et de la femme dans le budget-programme 2017 de l’Etat».
La restitution des résultats de ce rapport a eu lieu le 29 août 2017 en présence des différents acteurs concernés.
De ce rapport, il ressort que 16 ans après, le gouvernement burkinabè reste toujours très loin de l’engagement d’accorder 15% de son budget national au secteur de la santé ; et ce, malgré la barre de 10% franchie en 2017.
Au plan interne, le rapport révèle que, globalement, les allocations budgétaires en faveur de la santé ont enregistré une hausse importante de l’ordre de 30,7%, nettement au-dessus du taux moyen de progression des 5 dernières années (+16,57%).
La seule fausse note est venue de l’année 2015 qui a enregistré une baisse en raison certainement de la crise politique qu’a connue le pays durant la période 2014-2015.
Pour ce qui est des allocations budgétaires à la santé de la femme et des enfants, bien qu’en augmentation, le niveau reste faible face aux nombreux défis.
RD