Est-ce la fin de la crise entre les populations riveraines de la mine de Bissa Gold et sa direction? Une chose est sûre, la visite du ministère des Mines et des Carrières sur le site a donné une nouvelle dynamique aux relations entre les deux protagonistes. A l’issue de la visite ministérielle du 11 juillet dernier, des engagements ont été pris pour le renouvellement des cadres de concertation et de dialogue entre la mine et les représentants de la communauté locale. Le mauvais fonctionnement des cadres de concertation déjà existants a été un facteur de durcissement de la crise ; d’où l’appel du ministre Idani selon lequel «il nous parait essentiel que les cadres de concertation soient rénovés, de façon à les rendre actuels et plus consensuels».
C’est d’ailleurs la première mesure après la concertation entre les parties : la remise en place, sans délai, des structures de concertation; avec le maire de Sabcé comme point d’appui. Ainsi, l’autorité communale a été ramenée au centre des relations entre la mine et les populations. Le souci du gouvernement étant de rétablir de bonnes conditions de dialogue à travers ce cadre, pour aborder sereinement les préoccupations de chaque partie.
Dans l’éventail des sujets qui fâchent, figuraient en bonne place la question de l’indemnisation des populations impactées et celles des emplois locaux.
En ce qui concerne les indemnisations, le ministre a été clair: «Nos portes sont ouvertes pour examiner la requête, à condition que les populations apportent les preuves de ce qu’elles avancent». Le ministre ajoutera que le Code minier de notre pays prévoit en la matière une seule et unique indemnisation due.
Sur cette même question, la mine avait été prudente lors des échanges avec les représentants des populations en mai dernier. Voici ce qu’écrivait L’Economiste du Faso à ce sujet : «La mine est prête à faire des concessions sur un certain nombre de sujets, mais sur les dédommagements, la question parait plus compliquée en l’absence d’un référentiel national.
Ce référentiel est en cours d’élaboration, et la mine de Bissa ne voudrait pas créer un précédent en la matière. Selon nos informations, les dédommagements attendus par les populations, pour des champs supposés avoir déjà été pris en compte lors des premières indemnisation, ne sont pas prévus dans le dispositif actuel».
Sur la question de l’emploi, il a été suggéré à la mine la promotion de l’auto-emploi «à travers le financement d’activités génératrices de revenus et l’accélération de la vente du matériel reformé et autres emballages».
Par ailleurs, l’autorité de tutelle a invité les responsables de la mine à ne pas interférer dans les contradictions historiques qui caractérisent la vie sociopolitique de la commune.
FW
Les principes à respecter selon le ministre
Le ministre des Mines et des Carrières, au cours de sa médiation, a constaté que les relations tendues entre l’exploitation minière et les populations s’expliquent par le non-respect de 6 principes indispensables à une exploitation apaisée. Ce sont :
La mise en place de cadres de concertation fonctionnels et efficaces
L’élaboration et la mise en œuvre de plans de développement communautaire
La promotion des emplois locaux
La prise en compte des fournisseurs locaux de services
L’observance de règles de transparence dans la mise en œuvre des actions
Le recours constant aux autorités (préfet, Hauts-Commissaires, gouverneurs, ministre) pour le règlement préventif des conflits.