Le 6 juin dernier, le vice-président de la Société financières internationale (SFI)-institution membre de la Banque mondiale- était reçu en audience par le président du Faso. Au cours de la rencontre, Hans Peter Lankes a évoqué l’attachement de son institution pour le développement du Burkina.
Au lendemain de cette visite, c’était au tour de Ronke-Amoni Ogunsulire, représentante régionale de la SFI au Bénin, Burkina Faso, Ghana, Niger et au Togo, d’échanger avec la presse. Au menu des échanges du 8 juin 2017, les actions de son institution dans le pays. Mme Ogunsulire s’est aussi penchée sur le guichet dédié au secteur privé. Retour sur les différentes questions évoquées.
– L’Economiste du Faso : Pouvez-vous présenter la SFI ?
Ronke-Amoni Ogunsulire, représentante régionale de la SFI: La Société financière internationale (SFI) intervient au Burkina Faso depuis 1975 et notre portefeuille y est actuellement d’environ 100 millions de Dollars investis dans des secteurs comme les services financiers, l’immobilier, les mines, l’agrobusiness, l’énergie et la distribution. Malgré la crise, la SFI a renforcé ses engagements dans le pays et a notamment investi 200 millions de Dollars dans divers projets durant la période de transition.
Par exemple, dans le secteur de l’énergie solaire, nous avons investi 1,5 million de Dollars américains dans les start-up. Au cours de cette année fiscale, nous espérons investir et mobiliser près de 25 millions de Dollars américains pour un autre projet sur l’énergie solaire.
– Quels sont les secteurs dans lesquels le gouvernement voudrait que la SFI investisse en priorité ?
Au cours de l’audience avec le président du Faso, nous avons discuté des opportunités d’accroitre les engagements de la SFI dans les secteurs de l’énergie, du commerce, des mines, de l’eau, des technologies de l’information et de la communication, de l’inclusion financière et du transport.
Nous avons aussi eu pas mal de rencontres avec le secteur privé. Entre autres, la chambre de commerce, les PME, afin de comprendre leurs challenges et comment on peut les aider au regard de notre stratégie. Les PME représentent 90% du secteur privé. Malheureusement, notre système de remboursement est trop lourd à porter pour des PME, c’est pour cela que l’on ne peut pas leur prêter directement de l’argent. La solution qui a été trouvée est de passer par les banques pour venir en soutien aux PME.
Notons que ces priorités du gouvernement et du secteur privé burkinabè font partie de la stratégie de la SFI. Le développement du secteur des PME a aussi été évoqué avec les acteurs du secteur privé, ainsi que le développement de l’agriculture et de l’agro-écologie.
Il s‘agit de trouver les moyens de financer les petits producteurs, vu que 80% de la population vivent de l’agriculture. C’est pour cela que nous avons investi dans la Sofitex, avec plus de 120 millions, au profit des petits producteurs. Nous avons aussi investi dans l’irrigation.
– Le vice-président SFI a parlé d’accroître les interventions de l’institution dans le pays. Pouvez-vous nous en dire plus?
La SFI s’est engagée à investir jusqu’à 800 millions de Dollars dans des projets banquables au cours des 5 prochaines années, dans le cadre de l’appui au PNDES. La SFI va également relancer son assistance au Burkina Faso pour améliorer son environnement des affaires et ainsi attirer plus d’investissements privés. La SFI cherche également comment investir au Burkina Faso à travers le guichet consacré au secteur privé, qui est un nouvel instrument du groupe de la Banque mondiale.
En décembre 2016, l’Association internationale de développement (IDA) a reconstitué son capital. L’IDA est le fonds de la Banque mondiale dédié aux pays les plus pauvres. L’un des innovations du fonds IDA est le guichet consacré au secteur privé.
Ce guichet permettra à la SFI et à la l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) d’investir jusqu’à 2,5 milliards de Dollars du capital de l’IDA pour mobiliser entre 6 et 8 milliards de Dollars en investissements privés supplémentaires en Afrique subsaharienne et notamment au Burkina Faso. Le guichet permettra par exemple de limiter les risques pour les investisseurs privés.o
NK
Ronke-Amoni Ogunsulire, représentante de SFI
De nationalité nigeriane, Ronke-Amoni Ogunsulire est la représentante régionale de la SFI au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana, au Niger et au Togo. Basée à Accra, elle est responsable des investissements et des services-conseils de la SFI dans ces pays.
Mme Ogunsulire est titulaire d’un MBA en finances de l’université de Yale ainsi que d’une maîtrise en Etudes environnementales. Elle est également titulaire d’une Licence en Ingénierie chimique et en Ingénierie de l’université de Dartmouth aux Etats-Unis.
Elle a rejoint la SFI en 2002 et a occupé plusieurs postes de direction. Avant d’être nommée représentante, elle était conseillère du vice-président exécutif et directeur général de la SFI.