Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), en collaboration avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a organisé à Ouagadougou du 5 au 8 juin 2017 un atelier de formation sur la pré-évaluation du dispositif national de Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Cette formation qui s’inscrit dans le cadre de la préparation du second cycle d’évaluation mutuelle des Etats membres du GIABA va permettre aux parties prenantes du Burkina, à savoir les responsables d’institutions juridiques, financières et de la répression criminelle, de se familiariser aux processus et procédures de l’évaluation mutuelle, notamment les actions de suivi, au regard des normes internationales admises en la matière. C’est au cours du second semestre de l’année 2018 que le Burkina Faso subira cette évaluation.
La formation a outillé les participants burkinabè qui prendront part aux missions d’évaluation mutuelle basée sur les critères de la nouvelle méthodologie d’évaluation.
Ces critères mettent l’accent sur la conformité technique et l’efficacité des dispositifs internes en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Une méthodologie complexe selon Marie-Béatrice Tassimbédo/Tapsoba, la présidente de la CENTIF-Burkina.
En effet, ces critères concernent les mesures que les pays adoptent en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive. La formation a été assurée par des experts dans le domaine. Le Burkina dispose désormais d’un pool d’évaluateurs efficaces.
Le pays dispose également d’experts qui maitrisent les attentes de l’évaluation. Ils prendront les dispositions pour permettre de se préparer pour l’évaluation à venir. «Ces experts permettront au Burkina de mieux gérer les attentes de l’évaluation afin de bien jouer sa partition dans le combat contre la criminalité financière», dira la présidente de la CENTIF-Burkina.
Le dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent du Burkina Faso a fait l’objet d’une évaluation pour la première fois en 2009. Les résultats de cette évaluation ont révélé les limites du dispositif burkinabè. Pour Konan Djaha Benoit, représentant du directeur général du GIABA, cette évaluation nécessite des moyens techniques et financiers importants et surtout une forte implication effective de l’expertise nationale. «Elle se présente comme un investissement onéreux, mais qui est à la dimension de nos ambitions futures de faire de nos pays et de notre région, dans un climat de paix et de sécurité, des zones d’émergence à brève échéance, avec des taux de croissance plus forts, un environnement des affaires plus propice et de grands investissements générateurs d’emplois et de richesses», indique-t-il.
Elie KABORE
Le gouvernement promet de mettre en œuvre : les recommandations
Présente à la cérémonie d’ouverture, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, a rassuré qu’elle engagera des réformes et mettra en œuvre des mesures utiles en vue de corriger les faiblesses et insuffisances relevées dans le dispositif national de la LBC/FT à partir des recommandations de cette évaluation par les pairs.
«Aujourd’hui, grâce aux efforts consentis, des avancées ont été enregistrées dans le processus de normalisation de son cadre juridique, institutionnel et opérationnel en matière de LBC/FT, en dépit des lacunes résiduelles qu’il convient de corriger», a-t-elle conclu.