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15e RGSP : Les 12 points de préoccupations du privé

 

Bien que la Rencontre gouvernement /secteur privé (RGSP) se tienne autour d’un thème précis, elle offre également l’occasion aux milieux des affaires d’exprimer leurs préoccupations générales. Chaque secteur, à travers les organisations qui le représentent, dispose d’un temps de parole pour dire devant l’exécutif les obstacles qui freinent les activités en son sein.
Bien avant l’exposé des préoccupations sectorielles, la prise de parole de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) permet de faire le point des problèmes transversaux du secteur privé. Ainsi, les propositions faites par la CCI-BF sont censées résoudre les grands problèmes des milieux des affaires. Pour la 15e édition de la RGSP, tenue le 8 mai 2017, les préoccupations présentées par la CCI-BF sont résumées en 12 points. Des points sur lesquels l’institution consulaire attend que le gouvernement engage des actions en vue de permettre une meilleure contribution de la communauté des affaires à la mise en œuvre du PNDES
Le premier point porte sur la question de la fiscalité auquelle les entreprises sont soumises. A ce sujet, la CCI-BF préconise «la revue de la fiscalité nationale». «L’organisation effective des assises nationales sur la fiscalité est un impératif afin de mieux adapter notre système fiscal aux politiques de développement et aux préoccupations du secteur privé. A court terme, nous suggérons l’accélération de la procédure de remboursement de la TVA, en informatisant le circuit de traitement, pour soulager les entreprises dont les trésoreries souffrent des longs délais de liquidation des crédits de TVA», a indiqué Idrissa Nassa, représentant de la CCI-BF à la tribune de la 15e RGSP. Il a cité des cas précis où la question de l’impôt apparait comme un frein à l’activité économique.
Un autre point dans les préoccupations présentées par la CCI-BF concerne: «Le renforcement du dialogue social». La CCI-BF propose l’organisation des états généraux de la Fonction publique pour régler globalement les revendications et mettre fin aux grèves qui pénalisent plus les acteurs du secteur privé qui sont les principaux utilisateurs des services publics. «L’apaisement du climat social et le rétablissement de la confiance entre le gouvernement, le secteur privé et les travailleurs sont des conditions essentielles, car aucune activité ne saurait prospérer dans un climat de tension et de défiance permanentes», a fait savoir la Chambre de commerce. Parmi les 12 points de ses préoccupations, la CCI-BF a également demandé «la réalisation d’infrastructures de soutien à l’économie». Il s’agit notamment «des routes, de la production d’énergie et des infrastructures de télécommunications qui constituent un fondement de la croissance économique».
Les autres points de préoccupations concernent «la mise en place de mécanismes de facilitation de l’accès au crédit», «la sécurisation des biens et des personnes», «le paiement de la dette intérieure», «l’indemnisation des entreprises victimes des casses», «l’assouplissement des conditions d’importation d’équipements et de matériel roulant», «le renforcement du dialogue entre les collectivités locales, les sociétés minières et les populations riveraines des sites miniers», «l’accès des PME à la commande publique», «la promotion et la protection des industries» et «la simplification administrative».
L’ensemble de ces doléances a été accueilli favorablement par le Premier ministre Paul Thiéba. Celui-ci a d’ailleurs indiqué que des actions gouvernementales sont en cours pour réaliser ces vœux dans le cadre du PNDES.

Karim GADIAGA


Les résultats de l’étude du thème très applaudis

«Quelles mesures pour une contribution efficace du secteur privé à la mise en œuvre du PNDES?» C’est le thème autour duquel s’est tenue la 15e édition de la RGSP. En vue de fournir les bases au dialogue bipartite, qui est le principe de la RGSP, une étude a été commanditée par la CCI-BF sur la thématique. C’est le Dr Ra-sablega Seydou Ouédraogo, économiste, enseignant et fondateur l’Institut Free Afrik, qui a conduit cette étude, dont les résultats ont été très applaudis par les opérateurs économiques présents à la 15e RGSP.
Au terme d’un diagnostic qui montre les goulots d’étranglement pour les entreprises et les opportunités que présentent le PNDES, l’étude a formulé plusieurs recommandations. Elles sont censées être les voies qui garantissent une meilleure contribution des entreprises à la mise du PNDES. Ces recommandations portent, à la fois, sur la relance économique et sur le mode de mobilisation des ressources pour financer le PNDES.
Entre autres, l’étude préconise de:
– Accélérer la mise en œuvre du PNDES à travers la finalisation rapide des études et l’exécution des projets et programmes.
– Opérationnaliser en urgence le Haut-Conseil pour le dialogue social, établir un dialogue proactif et engager l’apaisement du climat social.
– Promouvoir l’implication substantielle du secteur privé local dans la réalisation des projets en PPP du PNDES.
– Poursuivre de façon ambitieuse l’apurement des arriérés et le traitement adéquat de la dette publique intérieure.
– Accélérer la réhabilitation des infrastructures dégradées et densifier les infrastructures de soutien à l’économie.
– Bâtir une stratégie de relance de l’industrie nationale qui prenne en compte les contraintes et les facteurs de compétitivité.
– Renforcer l’accessibilité de la commande publique aux PME, à l’artisanat, aux secteurs culturels et aux entreprises des différentes régions du pays.
– Relancer à travers des mesures ciblées l’économie touristique, les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des loisirs
– Engager des mesures ciblées d’indemnisation et de réparation des entreprises et secteurs économiques sinistrés en vue de la relance de l’activité.
– Encourager l’investissement et accorder une priorité à la production locale.
– Mettre en application la réglementation minière et arrimer l’essor minier aux autres secteurs économiques.
– Rendre effective la régulation des secteurs économiques et lutter contre l’exercice illégal d’activités économiques et la fraude.
– Soutenir l’effort de réforme du climat des affaires.
– Renforcer les performances des régies de perception de l’Etat.
– Engager une vigoureuse action de mobilisation des créances de l’Etat et des sociétés d’Etat.
– Assainir le circuit de la dépense publique.
– Engager, à moyen terme, une réforme fiscale au service du renforcement des finances publiques et du développement socio-économique.

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