Société-Culture

Lac Bam : Début du désensablement

 

Enfin! C’est l’exclamation que l’on entend le plus chez les maraicher-culteurs au lendemain du lancement de la première phase du projet de restauration, de protection et de valorisation du lac Bam, le 3 mars dernier.
Et pour cause, depuis près de 40 ans, le lac Bam est ensablé. «L’ensablement du lac est estimé à 4,8 millions de m3 et si rien n’est fait, d’ici 2082, il n’y aura plus de lac Bam», a déploré le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, au lancement des travaux.
Pour les principaux bénéficiaires du lac Bam, à savoir les maraicher-culteurs, cette nouvelle est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. «C’est la fin de notre saison actuellement, nous sommes donc en pleine récolte. Du coup, le lancement des travaux ne pouvait pas mieux tomber. Nous avons le temps de nous préparer pour la saison prochaine afin de ne pas empiéter sur les travaux», a affirmé au téléphone le représentant des maraicher-culteurs de Kongoussi, Innoncent Sawadogo, à L’Economiste du Faso.
Le projet de restauration est prévu pour durer deux ans et demi (30 mois) pour un coût estimé à 32 milliards de F CFA. Les travaux visent à terme, entre autres, le rehaussement du déversoir, l’aménagement de nouveaux périmètres pour l’exploitation en saison sèche (voir encadré).
Présent à Kongoussi pour le lancement des travaux, le Directeur du département des opérations de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Omar Diarra, a déclaré que le lac Bam est la cible d’agressions multiples. Il s’agit «des sécheresses chroniques, la dégradation de son bassin versant et du changement climatique». Pour lui, la restauration du lac est donc plus que nécessaire, elle assurera non seulement le désenclavement de la ville de Kongoussi et contribuera à la lutte contre la pauvreté, selon M. Diarra. Notons que c’est la BOAD qui a financé à plus de 10 milliards de F CFA les études et les travaux de la première phase du projet de désensablement du lac.
C’est le président du Faso, Roch Kaboré, qui a procédé au lancement des travaux. Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, y était présent avec une forte délégation de parlementaires. Un des fils de la localité, l’ancien président du Faso Jean Baptiste Ouédraogo, également présent a relaté l’historique du lac Bam.

NK


Situé à une centaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou, le lac Bam avec son bassin versant de 2.610 km² est le plus grand réservoir naturel d’eau de surface du pays.
Un véritable joyau donc pour le pays, qui malheureusement se meurt un peu plus à chaque saison. A cause de l’exploitation de ses berges par les maraicher-culteurs, le lac Bam a perdu de sa profondeur et souffre d’un ensablement criard. «L’ensablement du lac est estimé à 4,8 millions de m3 et si rien n’est fait, d’ici 2082, il n’y aura plus de lac Bam», a déploré le ministre Ouédraogo.
Le projet de restauration, de protection et de valorisation du lac Bam, à terme, vise le rehaussement du déversoir de 25 cm, suivi d’un ouvrage de franchissement et la réalisation d’une piste de désenclavent de 1,5 km, l’aménagement de 520 hectares de nouveaux périmètres pour l’exploitation en saison sèche, la réalisation de 21 forages dont 6 pastoraux, la réalisation de 250 km de pistes à bétail, 10 parcs de vaccination, d’un magasin d’aliments pour bétail et d’un marché à bétail.
Il est aussi prévu l’acquisition de 4 décortiqueuses et de 6 batteuses de riz, ainsi que la construction de centres d’étuvage de riz, de magasins de stockage et de trois aires de séchage, et le renforcement des capacités des bénéficiaires.

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