Le cotonnier burkinabè devra retrouver très rapidement le calme avec l’élection par acclamation du nouveau président de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPC-B), en la personne de Bambou Bihoum.
Un monsieur qui a de la voilure et dont personne ne conteste ni la qualité de cotonculteur ni le titre d’un des meilleurs producteurs de coton du pays. Son élection devrait mettre ainsi définitivement fin aux turbulences qui secouaient l’Union nationale, surtout le président sortant, Karim Traoré.
Le bureau sortant avait donc été suspendu, le temps pour l’administration provisoire d’organiser de nouvelles élections. Exit donc Karim Traoré et ses supposées casseroles, en attendant que l’ASCE-LC (autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption) dépose son rapport définitif sur sa gestion.
Une chose est sûre, les producteurs de coton tournent une nouvelle page de leur histoire. La précédente a mis à nu la faiblesse structurelle de cette organisation et de sa gouvernance, mais qui brasse beaucoup d’argent.
Et quand c’est ainsi, il y a ceux qui passent régulièrement à la caisse et ceux qui regardent les autres y passer. C’était le nœud de la crise. Désormais, sous l’emprise de la loi coopérative, plus coercitive que la loi sur les associations en termes de gestion et contrôle de la gestion, l’UNPC-B s’inscrit dans l’école de la redevabilité, au nom de ces millions de membres qui pèsent près de 700.000 tonnes /an et qui participent pour une part non négligeable au PIB.
C’est une des mamelles de notre économie, avec la production d’or. Dès lors, on comprendre pourquoi le ministère de tutelle a dû s’impliquer pour arrêter l’hémorragie en mettant en place une administration provisoire qui vient de réussir brillamment sa mission.
Abdoulaye TAO