Dans le but de guider les acteurs du développement dans leurs analyses de la vie économique et financière du pays dans les différents domaines, le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) publie chaque année l’annuaire statistique de l’économie et des finances, assortie du tableau de bord statistique de l’économie et des finances.
Les informations contenues dans l’annuaire statistique 2015 indiquent que les statistiques ont connu une nette amélioration sur la période 2006-2015.
Les recettes budgétaires ont connu une nette augmentation en 10 ans. De 503,79 milliards de FCFA en 2006, elles sont passées à 1.431,75milliards de FCFA en 2015. Cette augmentation résulte de l’accroissement continu des recettes fiscales qui sont passées de 351,43 milliards de FCFA en 2006 à 938,05milliards de FCFA en 2015.
L’explication qui pourrait être donnée est la contribution du secteur minier sur la période. En effet, depuis l’entrée en production de la première mine en 2007, le pays a connu un boom minier et on dénombre actuellement 11 mines en production. Elles ont investi plus de 1.200 milliards de FCFA dans la construction et l’exploitation et ont contribué à plus de 1.000 milliards de FCFA en termes d’impôts et taxes pour le compte du budget national.
Les recettes des régies
Les 3 régies de recettes, Douanes, Impôt et Trésor, ont contribué à mobiliser ces recettes.
Si, en 2006, la Douane a recouvré 172,58 milliards de FCFA, en 2015, ce montant est passé à 440,46 milliards de FCFA.
Le montant recouvré par les Impôts est passé de 186,89 milliards de FCFA en 2006 à 503,54 milliards de FCFA en 2015.
Celui du Trésor public est passé de 26,76 milliards de FCFA en 2006 à 116,72 milliards de CFA en 2015.
La situation de la dette publique s’établit comme suit sur cette période: l’encours de la dette publique est passé progressivement de 687,03 milliards de F CFA à 2.188,51 milliards de F CFA, soit une progression annuelle moyenne de 13,7%. Cet accroissement se justifie par le recours à de nouveaux financements extérieurs et intérieurs pour couvrir les besoins croissants en matière d’investissements publics. La dette publique regroupe la dette extérieure et la dette intérieure.
L’encours de la dette extérieure a connu une croissance continue entre 2006 et 2015, passant de 603,69 milliards de F CFA à 1.615,05 milliards de F CFA, soit une progression annuelle moyenne de 11,6%.
Une analyse globale montre que cette progression représente en moyenne 80,5% de la dette publique totale sur la période 2006-2015.
Quant à la dette intérieure, elle a connu une tendance haussière sur la période 2006-2015, de 168,76 milliards de F CFA à 573,46 milliards de F CFA sur la période.
L’Aide publique au développement (APD) au profit du Burkina Faso a connu 2 phases d’évolution au cours des 10 dernières années.
La première phase allant de 2006 à 2009 a été caractérisée par une hausse continue avec un taux d’accroissement annuel moyen de 23% et une seconde phase(2010-2015) marquée par une relative stagnation avec un volume annuel moyen de 1.118,83 millions de dollars US (environ 620 milliards de F CFA).
Cependant, à partir de 2012, il est relevé une baisse continue. Cette situation traduirait la persistance de la dépendance du pays vis-à-vis de l’aide extérieure.
L’analyse de l’aide extérieure par type de financement montre qu’en 2015, tout comme les années précédentes, l’aide publique reçue par le Burkina Faso se caractérise par une prédominance des dons (74,3% en moyenne) sur les prêt.
Les statistiques montrent une prédominance de l’aide multilatérale sur la période 2006-2015 avec une proportion moyenne de 59,8%. L’aide bilatérale vient en deuxième position avec une proportion moyenne de 36,7%.
Analysant la situation du commerce extérieur, le tableau de bord constate que le solde commercial du Burkina Faso est ressorti déficitaire de 478,98 milliards de F CFA en 2015. Le déficit du solde commercial est constaté depuis 2006 où il était à -453,48 milliards de F CFA. Cette détérioration résulte d’un accroissement des exportations moins important que celui des importations.
Plus en détails, les exportations de biens du Burkina Faso ont connu une hausse en 10 ans, passant de 221,04 milliards de F CFA en 2006 à 1.287,57 milliards de F CFA. Les exportations d’or et d’alliages d’or à usage non monétaire qui étaient de 4,7 milliards de F CFA en 2006 sont passées à 794,6 milliards de F CFA en 2015, faisant de l’or le premier produit d’exportation du pays.
Quant aux importations de biens, en 2006, elles se situent à 674,52 milliards de F CFA contre 766,55 milliards de F CFA en 2015. La masse monétaire du Burkina Faso est ressortie à 2.565,52 milliards de FCFA en fin décembre 2015 contre 2.141,76 milliards de F CFA en 2014, soit une augmentation de 423,76 milliards de F CFA (+19,8%).
Elie KABORE
Ministère en charge des finances: 7.983 agents en 2015
Le personnel du ministère en charge des Finances a connu une croissance soutenue sur la période 2008 à 2015, allant de 5.207 agents en 2008 à 7.983 agents en 2015, avec un accroissement annuel moyen de 6,4%.
Cette croissance a concerné toutes les catégories. Les agents de catégorie A et assimilés restent les plus nombreux (1.836 en 2008 et 2.414 en 2015) suivis des agents de la catégorie B et assimilés (1.416 en 2008 et 2.179 en 2015), sauf en 2014 où les agents de catégorie C ont occupé la deuxième position après ceux de la catégorie A.
Mais depuis 2011, le taux d’accroissement de l’effectif total du personnel diminue progressivement.
L’analyse du personnel par tranche d’âge révèle que les agents dont l’âge est compris entre 30-39 ans restent les plus nombreux (2.138 en 2008 et 4.000 en 2015). Les agents de la tranche d’âge de 40-49 ans viennent en deuxième position (1.806 en 2008 et 2.018 en 2015).
Les agents ayant moins de 5 ans de service (2.489 agents) constituent la tranche la plus importante au sein du personnel du ministère.
Concernant la répartition du personnel par sexe, il ressort que sur la période 2008-2015, l’effectif des femmes (942 en 2008 et 1.588 en 2015) représente toujours moins de 20% du personnel, même si cet effectif augmente de manière continue.
383 marchés d’une valeur de 134,24 milliards de F CFA conclus en 2015
L’évolution des marchés publics, par mode de passation sur la période 2008-2015, montre une nette domination du volume des marchés passés selon la procédure de droit commun (7.525 marchés soit 86,9%) par rapport aux marchés conclus selon la procédure exceptionnelle (1.138 marchés, soit 13,1%).
En valeur, les marchés passés selon la procédure de droit commun se sont situés à 1.372,48 milliards de F CFA, soit 81,3% de la valeur totale des marchés (1.687,17 milliards de F CFA). Les marchés conclus au niveau des établissements publics de l’Etat, des collectivités territoriales, des maitrises d’ouvrage déléguées et des autres ministères et institutions depuis 2011 ne sont pas pris en compte dans les statistiques. En effet, les contrats signés au niveau de ces structures ne sont pas tous acheminés au niveau du contrôle financier pour saisie et prise en compte dans les statistiques.
Dans ce lot, le nombre et les montants des marchés publics conclus selon la procédure de droit commun présentent une évolution irrégulière sur la période 2008-2015. En volume, les marchés publics conclus selon cette procédure après un niveau de 642 marchés (91,43 milliards de FCFA) en 2008 sont passés de 464 (212,85 milliards de FCFA) en 2009 à 2.465 marchés (118,40 milliards de F CFA) en 2011, puis ont diminué progressivement pour s’établir à 383 marchés (134,24 milliards de F CFA) en 2015.
Sur l’ensemble des marchés publics conclus en 2015 selon cette procédure, 243 marchés publics (118,51 milliards de F CFA) ont été conclus par appel d’offres ouvert, 51 marchés publics (0,44 milliard de F CFA) par demande de prix et 89 marchés (15,29 milliards de F CFA) par demande de proposition.
Pour l’année 2015, 118 marchés pour une valeur de 60,02 milliards de F CFA ont été conclus selon la procédure exceptionnelle dont 21 marchés (6,31 milliards de F CFA) par appel d’offres restreint et 97 marchés (53,71 milliards de F CFA) par gré à gré.