Le rendez-vous de la plénière entre l’Etat et Pan African Minerals (PAM) a été respecté le 9 février 2017 devant le Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Ouagadougou (CAMC-O).
Après les «écoutes» séparées de PAM (11
janvier) et des représentants de l’Etat (19 janvier), les deux parties devaient se retrouver devant le médiateur Boli/Djibo Bintou, pour une synthèse des positions et des propositions. Cette rencontre cruciale a laissé entrevoir la possibilité, très prochaine, pour PAM de reprendre ses activités minières.
Ce qui sera synonyme de la fin du différend qui oppose les deux parties depuis janvier 2015, après les suspensions décidées sous le régime de la transition. Malgré la levée de ces suspensions le 18 décembre 2015, la société n’a pas reçu les engagements qu’elle attendait de l’Etat pour pouvoir relancer ses activités.
Désormais, au-delà du stock de 40 mille tonnes de manganèse, qui devrait pouvoir être exporté depuis que le Tribunal de commerce de Ouagadougou a rendu une ordonnance obligeant l’Etat à favoriser cela, ce sont les activités d’exploitation et tout le reste qui sont sur le point de pouvoir redémarrer. Lors de la plénière du 9 février, les deux parties n’ont pas trouvé de points insurmontables, à travers leurs volontés réciproques. Sur l’ensemble des sujets qui ont été discutés relativement au partenariat pour l’exploitation de la mine et aux projets intégrés, on a affiché de part et d’autre de la compréhension, mais également des dispositions à faire évoluer les positions. Les deux parties semblent avoir dépassé leurs susceptibilités de départ et ont désormais mis le cap sur la manière dont elles pourraient relancer le partenariat dans l’intérêt de tous. Ce sont ces impressions qui se dégagent fortement après ces échanges. Il reste maintenant à voir comment l’Etat du Burkina va réagir après le compte rendu qu’il recevra de ses représentants. Quelle va être la formule pour mettre en œuvre cette volonté apparente d’apaisement? C’est une des questions qui devraient être traitées dans les jours à venir.
Karim GADIAGA
L’Etat tente de finaliser l’étude pour la route
A propos de la réalisation des projets intégrés de Tambao, tel que le bitumage de la route Dori-Gorom-Gorom- Tambao, l’Etat et, par la suite, le rapport de l’enquête parlementaire sur les titres miniers d’octobre 2016 avaient accusé PAM de n’avoir pas respecté le contrat. C’est d’ailleurs l’un des arguments qui ont été brandis dans la menace de retrait du permis de la société.
De son côté, PAM a toujours indiqué que c’est plutôt l’Etat qui est défaillant sur ce point, car il n’avait pas rempli sa part de contrat consistant à fournir les études techniques de cette route. Les études techniques ont seulement été transmises à PAM le 25 octobre 2016 presqu’au même moment où les résultats de l’enquête parlementaire étaient rendus publics. Et même là, il s’agissait d’études partielles qui restaient à être complétées. Ces faits se vérifient aujourd’hui avec la publication dans les journaux d’un avis d’enquête publique relative à l’étude d’impact environnemental et social sur le projet de construction de la route Dori-Gorom-Gorom- Tambao. Cet avis paru dans les quotidiens à partir du 9 février indique une période de 30 jours pour les audiences. L’étude d’impact environnemental et social doit compléter les études techniques de la route.