Le 2 février dernier, le Syndicat des Commerçants importateurs et exportateurs du Burkina (SCIMPEX) a tenu une réunion de bureau élargie aux membres. Une occasion pour faire le bilan de ses activités au cours de l’année 2016, se présenter les vœux de 2017 et évoquer des questions diverses.
Comme on pouvait s’y attendre, le sujet de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), le nouveau référentiel national de développement, qui accorde une place de choix au secteur privé, est revenu dans les échanges.
D’ailleurs, des membres du SCIMPEX, conduits par leur président Lassiné Diawara, ont assisté à la conférence de bailleurs de fonds du PNDES en décembre 2016 à Paris. Certains ont même manifesté leur intérêt à apporter leurs parts de financement au PNDES, mais aussi à participer à la réalisation des infrastructures prévues dans le cadre des Partenariats public-privé (PPP). «Le SCIMPEX était à Paris. Cela montre l’intérêt que nos membres portent au PNDES », assure Lassiné Diawara, président du SCIMPEX. «Nous avons des membres qui ont été intéressés par des projets. D’abord, par tout ce qui concerne les financements et ensuite par des projets d’infrastructures, dans le cadre des PPP. Un PPP nécessite trois intervenants : l’Etat, les bailleurs et également l’entreprise qui met en œuvre le projet. Nous avons des membres qui ont été intéressés par la réalisation d’infrastructures de routes, d’échangeurs, mais également dans le domaine de l’énergie solaire. Dans le domaine industriel également, surtout dans la prospection minière, nos membres ont manifesté leur intérêt pour les projets du PNDES », précise-t-il.
A présent, les membres du SCIMPEX attendent de passer à la phase de concrétisation des souhaits exprimés à Paris. «Nous n’avons pas encore des éléments probants et nous attendons. Nous pensons qu’après les déclarations d’intention qui ont été faites à Paris, il faudrait que le gouvernement trouve les moyens pour que nous puissions nous retrouver autour des ministres concernés ou des services techniques concernés pour voir la mise en œuvre de tous les projets qui ont été retenus. La dessus, le SCIMPEX est très ouvert à prendre part à toutes ces réunions. Déjà, d’une façon informelle, certains de nos membres ont pris les contacts d’une façon précise pour voir comment les projets retenus pourraient être mis en œuvre », a ajouté le président du SCIMPEX.
Dressant le bilan de l’année 2016, le SCIMPEX note que le Burkina a su faire preuve de résilience en dépit des difficultés liées à son contexte et à son environnement, sur le plan sécuritaire notamment.
L’organisation voit 2017 comme « une année qui pourrait être propice au monde des affaires ». Pour transformer cet espoir en réalité, elle attend du gouvernement qu’il adopte des lois et des mesures incitatives pour améliorer l’environnement des affaires, améliorer le commerce et promouvoir les investissements.
Karim GADIAGA
Projet de réforme du SCIMPEX
Au titre des activités prévues au cours de cette année 2017, le SCIMPEX souhaite se réorganiser, en changeant de dénomination et de logo. Une assemblée générale ordinaire devrait se tenir dans le premier semestre de l’année à ce sujet. «Le SCIMPEX a été créé en 1958, avant les indépendances. A l’époque, le secteur le plus important c’était le commerce. Il y avait très peu d’industries. C’était beaucoup plus les grands comptoirs français installés ici qui ont créé le SCIMPEX. C’était eux qui importaient tout ce qu’il y avait comme produits manufacturés et qui exportaient également nos produits de rente. Ces sociétés ont créé ce syndicat pour régler un certain nombre de problèmes dans les rapports avec l’Etat, les rapports avec les banques et les rapports avec les travailleurs, à travers les conventions collectives qui étaient signées. Mais aujourd’hui, nous sommes un patronat. Nous ne sommes plus un syndicat face à l’Etat pour revendiquer certaines choses. Un syndicat, c’est fait beaucoup plus pour les travailleurs que pour les patrons. La dénomination est donc devenue anachronique. Il faut changer pour nous adapter à la nouvelle vision que l’Etat veut à travers sa politique sociale et économique. Par ailleurs, aujourd’hui, notre association ne regroupe pas seulement des commerçants, mais il y a des industriels, il y a des services et il y a des entreprises de BTP. Nous sommes beaucoup plus aujourd’hui un groupement interprofessionnel. C’est pourquoi nous allons changer de nom pour relooker et faire autre chose», a expliqué Lassiné Diawara.