Initialement prévu pour se tenir le 31 janvier 2017, le procès qui oppose le ministère de la Santé à la Manufacture burkinabè de cigarette (MABUCIG) a été renvoyé au 28 février prochain, pour non-comparution de cette dernière.
Ce fut le premier dossier au rôle ce 31 janvier au Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso. D’un côté le ministère de la Santé, représenté par ses avocats, et de l’autre la MABUCIG qui ne s’est pas présentée à la barre.
C’est ainsi que l’on fera savoir au conseil de la partie plaignante que le cabinet Trust Way de maître Rodrigue Bayala en charge de la défense de la MABUCIG a fait parvenir à la cour une lettre demandant le renvoi du procès. Des échanges qui suivront, il est sorti que ce report est essentiellement dû à l’absence du directeur général de la MABUCIG.
Après avoir regretté que cette correspondance ne leur soit pas parvenue, les avocats du ministère de la Santé prennent acte du renvoi. C’est ainsi que la date du 28 février 2017 a été retenue pour qu’enfin ce procès puisse s’ouvrir.
Le ministère de la Santé, faut-il le rappeler, poursuit la MABUCIG pour non-respect de la réglementation relative au conditionnement et à l’étiquetage des produits du tabac. Depuis 2006, le Burkina Faso a ratifié une convention de l’OMS relative à la lutte anti-tabac et, 4 ans après, notre pays a adopté une loi anti-tabac avec ses décrets d’application.
Parmi ces décrets, il y a un qui porte sur le conditionnement et l’étiquetage des produits du tabac et un arrêté a été pris le 7 avril 2015 pour fixer les modalités d’application de ce décret. Dans cet arrêté, il est indiqué que l’industrie du tabac appose des images graphiques sur les paquets et les cartouches de cigarettes. L’industrie du tabac, donc la MABUCIG, avait jusqu’au 7 avril 2016 pour se conformer à ces dispositions. Mais elle ne s’est pas exécutée. Toute chose qui conduit le ministère de la Santé a poursuivre l’industrie devant les tribunaux. Ce nouveau report fait dire à Salif Nikiéma, coordonnateur de l’Association «Afrique contre le Tabac» (ACONTA), que cette attitude de la MABUCIG est du pur dilatoire. Il rappelle qu’une conférence de presse avait été organisée pour dénoncer cette attitude de l’industrie du tabac. Pour lui, «c’est pour retarder l’application de la loi, c’est pour retarder ce procès, pour ne pas l’appliquer», mais renchérit-il, «nous sommes vigilants, nous sommes prêts, nous allons nous battre jusqu’à ce que cette loi soit respectée et c’est un impératif pour l’industrie du tabac de respecter les lois». Le coordonnateur de l’association ACONTA se dit confiant en la justice burkinabè et il pense que le droit sera dit dans les prochains jours. En attendant et selon certaines indiscrétions, des concertations seraient en cours entre les deux parties.
JB
Ecobank s’interresse aux star-ups
Le groupe Ecobank a lancé le 31 janvier dernier son Fintech Challenge de 500.000$ US à l’intention des start-up et des innovateurs africains. Ce concours dans le domaine de la Technologie a pour but de construire et déployer des solutions innovantes de fintech et de banque en Afrique. Selon Financial Afrik qui a relayé l’information, les candidatures sont attendues sur http://ecobankfintech.com/, de la part de start-ups et de développeurs dans les 54 pays africains.
Vingt finalistes du Défi Fintech seront invités à une cérémonie de remise de prix et à une foire d’innovation au siège du Groupe Ecobank à Lomé, au Togo. Les trois premières start-up de la foire gagneront des prix en espèces d’une valeur de 10.000 $ US, 7.000 $ US et 5.000 $ US respectivement. Il sera conféré aux finalistes le statut de boursier de Ecobank et ceux-ci seront jugés qualifiés à explorer une occasion unique de partenariat avec le Groupe Ecobank, qui comprend:
• Un financement de démarrage important: jusqu’à concurrence de 500.000 $ US
• Déploiement multinational de produits: pour les start-ups les plus commercialement viables pour lancer leurs produits dans les 33 marchés d’Ecobank en Afrique
• Partenaire fournisseur de services: pour les start-up pourvues de capacités pertinentes pour devenir partenaire de services panafricains au sein de l’écosystème de l’implantation d’Ecobank.
• Soutien au mentorat et à la mise en réseau : les fondateurs seront nommés Ecobank Innovation Fellows pour une période d’un an, leur permettant d’accéder aux réseaux et au mentorat du vaste réseau mondial de leaders technologiques, d’experts en fintech, d’investisseurs et de coaches en management. Ade Ayeyemi, Directeur général du groupe Ecobank, a déclaré: «c’est l’un des plus gros packages de soutien mis en place par une banque ou un investisseur pour soutenir les start-ups technologiques en Afrique. La Fintech est l’avenir de la banque; c’est pourquoi nous ouvrons nos portes et notre vaste infrastructure commerciale pour soutenir les plus brillants innovateurs d’Afrique». Ecobank Fintech Challenge a été conçu en partenariat avec le cabinet conseil Konfidants et soutenu par plusieurs partenaires en Afrique et dans le monde. La période d’envoi des candidatures pour le concours sera clôturée le 14 avril 2017.
Extraits de la déclaration conjointe de l’ACONTA et du REJAT-BF
«9 mois d’attente, 9 mois de louvoiement, 9 mois de manipulation, 9 mois d’arrogance : c’est le jeu auquel se livre l’industrie du tabac face à l’Etat burkinabè, alors que tout le dispositif législatif ne lui autorise plus de telles agissements». C’est ainsi que débute la déclaration conjointe de l’ACONTA (Afrique contre le tabac) et du REJAT-BF (Réseau des journalistes pour la lutte antitabac au Burkina Faso), pulibée à Ouagadougou le 9 janvier dernier. C’est deux structures interpellent les autorités compétentes à prendre leurs responsabilités sur la question des paquets neutres. «Le Tchad, le Kenya, la Namibie, Madagascar, les Iles Seychelles et l’Ile Maurice ont déjà apposé des messages sanitaires graphiques sur les emballages de tabac et, bientôt, le Sénégal en 2017. Cette disposition qui montre les conséquences sanitaires du tabac sur les emballages permet de protéger les couches sociales les plus vulnérables que sont les jeunes et les ménages les plus pauvres, de même qu’elle facilite l’arrêt du tabac par les fumeurs. En plus, elle permet de mieux contrôler le commerce illicite du tabac», poursuit la déclaration. Pendant ce temps, selon les termes du communiqué, Imperial Tobacco, propriétaire de la MABUCIG, défie l’autorité de l’Etat au Burkina Faso en décidant de ne pas appliquer les textes juridiques portant apposition des messages sanitaires graphiques.
Et les signataires de se demander si «l’industrie du tabac est plus forte que l’Etat?», car: «Depuis le 7 avril 2016, les firmes de tabac au Burkina Faso devaient apposer les images de sensibilisation sur les paquets de cigarettes. Les paquets de cigarettes actuellement vendus sur le marché devraient comporter sur 60% des faces avant et arrière des messages sanitaires graphiques qui rappellent aux fumeurs en particulier et au public en général que le tabac est source de maladies et cause de décès».