L’or noir a eu le vent en poupe en 2016 et, selon les estimations, devrait poursuivre sur sa lancée en cette année 2017, même si la reprise de la production de brut aux Etats-Unis et la remontée du dollar pourraient quelque peu brider sa revalorisation. Tout au long de l’année, les cours ont affiché sur l’ensemble leur meilleure performance depuis 2009, grâce à l’accord entre pays producteurs pour réduire la production, dont les excédents ont pesé sur les prix pendant deux ans. Le Brent a gagné 52% et le WTI 45%, des hausses sans précédent depuis 2009, année durant laquelle ils avaient bondi à 78% et 71% respectivement. Le prix du baril avait chuté de plus de moitié à partir de la mi-2014, lorsqu’il valait plus de 100 dollars. Une chute due avant tout à une offre excédentaire, en partie liée au boom du pétrole de schiste aux Etats-Unis, et accentuée fin 2014 par l’opposition de l’Arabie saoudite à tout accord pour limiter les pompages, Ryad préférant défendre ses parts de marché. La donne a changé avec un nouvel accord de réduction de la production entre membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui marque un retour du cartel à la défense des cours. Même si des doutes subsistent sur la mise en œuvre de cet accord et son efficacité, la hausse des cours ces derniers mois peut être considérée comme une preuve de crédibilité internationale.Une enquête de Reuters a montré le 5 janvier dernier que le prix du baril devrait progressivement remonter vers 60 dollars d’ici la fin 2017. Une bonne nouvelle pour les pays producteurs. En ce qui concerne les prévisions sur la paire euro/dollar, 2017 s’annonce sur la poursuite de l’envolée du dollar. Avec cette hausse du dollar, liée au fait que l’essentiel des matières premières africaines sont échangées en dollars américains, les pays pétroliers africains devront encore patienter avant de voir le bout du tunnel. Le Franc de la communauté financière d’Afrique (F CFA) étant lié à l’Euro par un taux fixe, la dépréciation de l’Euro au profit du dollar affectera automatiquement les pays membres F CFA et partant de là les budgets des pays africains, surtout ceux dépendant des rentes de matières premières. Pour ces pays: le Cameroun, l’Angola, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Niger, les effets de l’austérité qui s’annonce se feront sentir, avec un léger décalage au niveau du citoyen. Notons qu’en fin 2014 début 2015, la chute des prix du pétrole avait aussi entrainé la suppression de nombreux projets africains, notamment dans le social, la santé, la culture et même l’éducation, l’agriculture et l’industrie. Le problème est que ces coupes budgétaires n’ont pas été anticipées.
Même si pour cette année l’on annonce la remontée des prix du pétrole, on note que, malgré tout, la dépréciation des termes de l’échange engendrera des coupes drastiques dans les budgets des Etats et dans les importations de biens manufacturés et des technologies indispensables à l’émergence du continent.
NK
Qu’en est-il des pays importateurs ?
Lors de la chute du prix du baril de pétrole brut, les pays importateurs de pétrole brut se sont frottés les mains, l’impact de cette baisse ayant été relativement faible à leurs niveaux. Pour ces pays et surtout pour les consommateurs, en plus de l’impact positif sur l’inflation, cette baisse des prix a offert des opportunités de croissance à leurs économies. Avec les prix du pétrole en nette hausse et l’appréciation du dollar face à l’Euro, prévue pour 2017, il faudra patienter quelques mois avant de pouvoir statuer sur les opportunités de croissance de ces pays, en particulier ceux d’Afrique de l’Ouest.