Régions

Afrique de l’Ouest : Les risques commerciaux en 2017

 

Le 13 décembre dernier, Control Risks, le cabinet de conseil spécialisé dans le domaine des risques, publiait son «RiskMap 2017». Le rapport annuel prévisionnel sur les risques politiques et commerciaux soutient qu’en Afrique de l’Ouest, la «nouvelle normalité» ne se fera pas sans heurt.
Dans le communiqué de presse qui a suivi le lancement du rapport à Lagos au Nigeria, Control Risk affirme que «l’instabilité macroéconomique alimentée par le faible prix du pétrole et le sentiment économique mondial continuera d’être le principal moteur des risques commerciaux dans toute l’Afrique de l’Ouest en 2017».
L’amélioration de la gouvernance et l’intégration de certaines normes et pratiques démocratiques limiteront le potentiel de détérioration, mais des défis persisteront. Les cyber-attaques progressent. Les entreprises deviendront de plus en plus vulnérables jusqu’à ce que l’impact des risques cybernétiques sur leurs activités et leur réputation soit envisagé, comme le sont les effets des risques politiques et de sécurité.
Ainsi, selon le cabinet, ces entreprises réagiront comme des arches (orientation défensive sur les principaux marchés), des requins (ciblage des nouvelles opportunités) ou des baleines (en devenant trop importantes pour faire faillite) [lire encadré].
Tom Griffin, principal partenaire de Control Risks pour l’Afrique de l’Ouest, commente : «Les changements macroéconomiques et politiques nationaux poussent les nations africaines à se réinventer, dans l’espoir de devenir des centres commerciaux tels que Dubaï ou Singapour. Cela offrira aux entreprises des débouchés lucratifs, mais engendrera également des risques inconnus qui nécessiteront une meilleure compréhension de l’environnement politique et réglementaire local».
Pour l’Afrique de l’Ouest, plus spécifiquement, M. Griffin apporte des précisions pays par pays. Au Nigeria, l’impopularité croissante du président Buhari placera son parti politique, le All progressive congress (APC), sous une pression croissante et sans un rebond des prix du pétrole, les risques souverains et fiscaux persisteront.
Les perspectives nigérianes continueront d’être accablées par les défis économiques relatifs aux faibles prix des produits. Le militantisme dans le delta du Niger devrait se poursuivre au même rythme qu’en 2016.
Au Ghana, les principales réformes macroéconomiques destinées à répondre aux inquiétudes sur le niveau élevé de la dette publique et les investissements dans des projets d’infrastructure majeurs visant à atténuer la crise de l’énergie sont censées être au centre de la nouvelle administration : le Nouveau Parti Patriotique (NPP) dirigé par Nana Akufo-Addo.
La lutte contre la corruption prendra une place centrale, en introduisant notamment une législation visant à resserrer les processus d’attribution de marchés publics et à accroître la transparence des offres d’investissement.
En ce qui concerne la Gambie et la Guinée-Bissau, les réformes économiques et institutionnelles essentielles pour attirer les investissements continueront d’être frustrées en raison de l’instabilité politique significative d’un certain nombre de nouveaux gouvernements de plus petits pays de la région.
Au Mali et au Burkina Faso, l’intensification de la rivalité entre Al-Qaïda et l’État islamique mettra les deux États en position de faiblesse, tandis qu’ils lutteront pour former une réponse efficace au terrorisme dans la région. Pour la Côte d’Ivoire, une attention soutenue à la croissance économique et un régime de réglementation favorable aux investisseurs favoriseront la confiance des investisseurs et la hausse des investissements privés. Mais des préoccupations à long terme persisteront concernant la stabilité de l’environnement des entreprises, notamment en matière de corruption et de succession politique au-delà de 2020. Et Tom Griffin de conclure: «Pour que les entreprises soient prospères dans cette région diversifiée, il est important d’adopter une approche orientée vers les menaces et de comprendre les risques uniques et changeants qui pourraient avoir un impact sur les activités de ce marché spécifique».o

NK


À propos de Control Risks

Control Risks (www.ControlRisks.com) est un cabinet de conseil spécialisé comprenant 36 bureaux dans le monde entier. Control Risks bénéficie de près de 40 ans d’expérience de travail en Afrique. «Avec des bureaux régionaux situés au Nigeria, en Afrique du Sud et au Kenya, nous fournissons aux clients un soutien de première qualité pour comprendre et gérer les risques auxquels ils sont confrontés», explique le cabinet sur son site internet.


Les différentes stratégies des entreprises

Les entreprises appliqueront différentes stratégies pour protéger la valeur et saisir les opportunités en 2017. De nombreuses organisations seront définies comme des arches, des requins ou des baleines, en fonction de leur réaction.
– Les arches: elles seront défensives et se concentreront sur les métiers et les marchés. Elles supprimeront les emplois non performants, annuleront les fusions infructueuses, réduiront les coûts et retarderont l’expansion. Bien que particulièrement associée aux secteurs des mines et du pétrole en raison de l’effondrement des prix, la stratégie de l’arche caractérise également le repli par les détaillants et l’étayage par les fabricants.
– Les requins: ils auront moins d’aversion au risque et chasseront les opportunités dans les nouvelles activités et sur de nouvelles zones géographiques. Les services financiers confrontés à l’incertitude réglementaire et l’émergence de centres de pouvoir concurrents dans les pays émergents sont susceptibles de porter le risque de saisir les avantages des premiers arrivants dans les marchés frontières ou les secteurs perturbés.
– Les baleines: elles tireront profit de leurs grandes réserves et de leur financement bon marché pour procéder à des mégafusions et monopoliser les marchés. Leurs principaux risques sont les nationalistes économiques et les régulateurs de la concurrence. La consolidation caractérise fortement les secteurs des technologies, des produits pharmaceutiques et de l’agro-industrie, qui ont souvent arbitrés les cadres réglementaires afin d’obtenir des positions dominantes.

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