Suivant la volonté et les engagements pris par les autorités de régulation du secteur des télécommunications de six pays d’Afrique de l’Ouest, les frais liés au roaming devront être supprimés pour ces pays. C’est ce qu’on appelle le free roaming ou le roaming gratuit. Le roaming ou itinérance est défini comme «la faculté pour un abonné d’un réseau de téléphonie mobile de pouvoir appeler ou être appelé et de pouvoir échanger des données via le réseau radio d’un opérateur mobile autre que le sien».
Dans le principe actuel, les opérateurs de téléphonies imposent une facturation spéciale sur la réception d’appels et autres échanges sur le plan international, alors que cela n’existe pratiquement pas pour les abonnés internes (nationaux). Le projet de free roaming vise à faire en sorte que la facturation à l’international puisse se faire dans les mêmes conditions que pour les utilisateurs locaux.
Réunies le 28 novembre 2016 à Abidjan, six autorités de régulation de l’Afrique de l’Ouest, notamment du Burkina Faso, de la Guinée, du Sénégal, de la Serra Léone, du Mali et de la Côte d’Ivoire, ont reconnu que «les frais de roaming constituent, d’une part, un frein à l’intégration sous-régionale et, d’autre part, un énorme manque à gagner pour les opérateurs, car ces frais limitent considérablement les appels émis et/ou reçus par les abonnés en déplacement hors de leurs pays». Plus tôt, le 24 novembre dernier, le Burkina avait abrité une rencontre du G5 Sahel autour du même sujet. Le G5 étant un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération, surtout sécuritaire, regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Lors d’une autre réunion de l’Association des régulateurs télécoms d’Afrique de l’Ouest (ARTAO), le 12 juillet dernier à Dakar au Sénégal, il avait été également décidé que les 16 pays de la CEDEAO appliquent cette mesure du free roaming dès 2017. Mais, vraisemblablement, cela ne sera pas respecté à cause des lourdeurs dans la mise en œuvre. Les six régulateurs réunis à Abidjan espèrent former un noyau de base qui va progressivement entrainer les autres pays de la CEDEAO. Pour ce faire, ils ont pris l’engagement de réaliser le free roaming, entre eux, à partir du 31 mars 2017. Un protocole d’accord dénommé «protocole d’Abidjan» a été signé dans ce sens et tous les participants partagent l’espoir que l’échéance du 31 mars 2017 sera respectée par la totalité des signataires.
Concernant le suivi de l’application de cette volonté, une évaluation avec présentation d’un rapport aux autorités gouvernementales des pays engagés, sera faite au plus tard le 31 juillet 2017.
Karim GADIAGA
Un protocole d’accord de 13 points
A travers le protocole d’Accord signé à Abidjan, les 6 régulateurs se sont engagés sur 13 points relatifs aux principes de base pour la mise en œuvre du free roaming. Il s’agit de:
– la validation de ce protocole d’accord du free roaming par le ministre en charge des Télécommunications de chaque partie
– des échanges d’informations tarifaires et techniques entre les autorités de régulation
– de la mise en place dans chaque pays d’un comité national technique piloté par l’autorité de régulation et comprenant l’ensemble des opérateurs ainsi que l’autorité gouvernementale en charge des télécommunications
– de la mise en œuvre de la gratuité de la réception d’appels pour les usagers en roaming
– de la facturation des appels des abonnés en déplacement au tarif local dans le réseau du pays visité
– de l’orientation des tarifs de location des capacités internationales vers les coûts
– de l’orientation des tarifs de terminaison internationale vers les coûts
– de la suppression de toute surtaxe sur le trafic international entrant et en mode itinérante entre les pays
– de la mise en place d’un comité de gestion de la fraude entre les pays
– de l’obligation de rendre effectif le free roaming entre les pays au plus tard le 31 mars 2017
– de l’obligation de faciliter l’identification des abonnés aux services de téléphonie mobile afin de renforcer la lutte contre la fraude
– de l’évaluation avec présentation d’un rapport aux autorités gouvernementales des pays, au plus tard le 31 juillet 2017.
Source : ARCEP
Sécurité alimentaire : Konrad Adenauer forme les journalistes
L’ONG Konrad Adenauer a tenu une formation à l’endroit des animateurs de médias les 6 et 7 décembre derniers à Ouagadougou sur le système d’alerte précoce et la sécurité alimentaire. Plusieurs thèmes ont été développés durant cette formation qui a connu la participation d’une vingtaine de journalistes. Les objectifs visés, selon les organisateurs, sont entre autres l’amélioration des connaissances des journalistes sur la politique nationale de sécurité alimentaire du pays, l’amélioration des connaissances sur les causes des pénuries alimentaires régulières et le renforcement des capacités d’interpellation des pouvoirs publics sur la question de la sécurité alimentaire.
La question de l’insécurité alimentaire demeure toujours d’actualité. Une part importante de la population vit dans la pauvreté et est chroniquement en situation d’insécurité alimentaire et sa vulnérabilité est aggravée par la fluctuation des prix du marché des produits agro-sylvio-pastoraux. Selon les statistiques de l’INSD, en 2012, environ 47% de la population burkinabè vivent en dessous du seuil minimum acceptable. Les statistiques de la SOFI en 2015 montraient qu’une personne sur 5, soit 20,7%, souffrirait toujours de faim chronique. En Afrique subsaharienne, plus de 23% de la population souffraient de faim et étaient sous-alimentés entre 2014 et 2016.
Les facteurs de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire sont nombreux. Ce sont, entre autres, les aléas climatiques, les maladies et les attaques de ravageurs de cultures tels que les oiseaux et les sauterelles, les fluctuations saisonnières des prix des denrées alimentaires, les conflits sociaux, l’extension des villes, la dégradation des sols, la croissance démographique. Le Burkina dispose pour sa part d’un Système d’alerte précoce (SAP) dont le rôle est d’assurer le suivi de la vulnérabilité conjoncturelle dans les zones déficitaires, excédentaires et en milieu urbain, assurer le suivi de déroulement de la campagne agricole, centraliser, consolider et analyser les informations en provenance des organes décentralisées du dispositif d’alerte précoce.
Les journalistes ont une part importante à jouer dans la question de la sécurité alimentaire. Ils se doivent de rester toujours en éveil, de lancer des cris d’alarme par des articles à propos des mauvaises campagnes agricoles, des invasions acridiennes et de mettre en cause le laxisme du gouvernement. Leur rôle est aussi d’évaluer périodiquement la situation alimentaire communautaire dans les différentes régions du pays, de déclencher l’alerte précoce en cas de crise. Le vœu des organisateurs de la formation est que la presse montre un certain reflet de la réalité en s’appuyant surtout sur les stratégies déployées par les différents acteurs et de mettre en exergue la gravité de la situation.
GB