Dans 48 heures, la communauté des affaires se dotera d’un nouvel exécutif. Ce sera l’aboutissement d’un long processus entamé au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cela fait deux ans que la Chambre de commerce est animée par une délégation spéciale après la dissolution de l’assemblée précédente dirigée alors par Alizéta «Gando» Ouédraogo. La transition au niveau de la Chambre de commerce est donc à ses derniers jours. Reste à savoir qui succédera à «l’ex-belle mère nationale». Qui d’Apollinaire Compaoré, patron du groupe Planor, propriétaire de Telecel Faso, ou de Mahamadi Savadogo, Pdg du groupe SMAF International, emportera le vote des 148 membres consulaires? Ce duel de géants sera arbitré par Adama Ouédraogo, PDG des hôtels Palm Beach, jusque-là très discret dans les médias. Il n’est pas exclu que ce dernier rallie un des deux favoris, courtisé qu’il est actuellement, pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Qu’importe le vainqueur de cette élection consulaire, il marquera une rupture d’avec les précédents bureaux, et cela pour plusieurs raisons.
La première, et cela est indéniable aujourd’hui, est que la communauté des affaires, grands ou petits commerçants, s’est appropriée la Chambre de commerce et va dorénavant s’intéresser à la vie de l’institution. Il y a un nouvel esprit (insurrection oblige) et il sera désormais plus difficile d’y régner en potentat et en toute impunité. La redevabilité devrait être au menu de la gouvernance des nouveaux dirigeants. C’est le seul moyen de rétablir la confiance et de rassembler la communauté des affaires autour de ses intérêts.
La deuxième raison, c’est que le nouveau bureau est obligé de suivre la volonté des membres consulaires, au risque de s’isoler rapidement. On le voit dans les programmes des candidats. Il y a un réel effort d’être en phase avec les services attendus par les membres de la part de l’institution. Il s’agira de répondre par des actions concrètes suivant la triple mission administive, représentative et consultative de l’institution.
Par Abdoulaye TAO
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