Les services du FMI achèvent une mission au titre de la sixième revue de la Facilité élargie de crédit et de l’article IV pour le Burkina Faso
Une mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Mme Corinne Deléchat, a séjourné à Ouagadougou du 18 au 29 octobre 2016, dans le cadre de la 6ème revue du programme économique et financier du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Au terme de son séjour, la mission a publié un communiqué de presse sur les résultats atteints.
La mission rassure qu’elle «a atteint un accord de principe avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la 6ème revue de leur programme triennal». Elle indique que nonobstant un début d’année 2016 difficile « marqué par les attaques terroristes de janvier 2016, la mise en œuvre du programme à fin juin reste très satisfaisante ».
Tous les critères quantitatifs ont été observés, ainsi que la plupart des repères structurels, ajoute-t-elle. Sur la base de ces résultats, le Conseil d’administration du FMI examinera la 6ème revue du programme en décembre. Une bonne nouvelle pour les autorités burkinabé confrontées à des revendications sociales de tous genres et à des critiques qui laissent croire que la situation économique du pays est alarmante.
Sur ce dernier point, la mission du FMI se veut rassurante. « L’économie Burkinabè a amorcé une reprise en 2016 et la croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel est projetée à au moins 5.4% contre 4% en 2015. Cette bonne performance s’explique par le retour à la stabilité politique après 2 années marquées par l’incertitude et l’attentisme des opérateurs économiques, mais aussi par les prix du pétrole relativement bas, le raffermissement des cours de l’or et du coton ainsi qu’une bonne pluviométrie».
La mission s’est penchée sur les perspectives de l’économie burkinabé pour le moyen terme. Elle informe qu’en 2017, la reprise devrait s’installer et s’étendre à tous les secteurs. « L’activité économique serait tirée dans le court terme par l’ouverture de nouvelles mines, de bonnes perspectives pour l’agriculture et un secteur tertiaire dynamique ». Elle cite l’amélioration de l’offre d’électricité et une meilleure infrastructure dans les domaines des transports et télécommunications prévues dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) qui viendront faciliter le développement du secteur privé et une croissance inclusive.
Cependant, des risques existent au niveau interne et externe telle la dégradation de la situation sécuritaire régionale, une baisse des cours de l’or et du coton, une augmentation des prix du pétrole, des chocs climatiques ou une récession prolongée en Europe. La faible capacité d’absorption des fonds alloués aux projets et programmes de développement pourraient ralentir l’exécution budgétaire.
Analysant le projet de budget 2017, la mission relève qu’il a été élaboré sur la base des priorités déclinées dans le PNDES. Elle a salué l’orientation de ce budget qui prévoit des investissements structurants financés par les recettes fiscales. « Les recettes propres devaient s’accroître de 12% suite aux efforts résolus de la part du gouvernement pour mobiliser les ressources internes. Des mesures fortes pour contenir la croissance de la masse salariale et réduire le train de vie de l’Etat permettraient de légèrement réduire les dépenses courantes hors intérêt en termes réels », note la mission.
La mission observe que depuis son installation, le gouvernement actuel a mené des réformes « pour alléger les procédures de passation de marchés, de même que des mesures visant à améliorer la priorisation; la planification et la capacité d’exécution des projets d’investissements structurants permettraient d’accélérer leur mise en œuvre tout en maintenant la qualité des projets ».
Néanmoins, « pour atteindre pleinement les objectifs budgétaires concernant l’investissement public, des ressources extérieures additionnelles seront nécessaires. La tenue d’une Conférence des partenaires du Burkina Faso prévue à Paris les 7 et 8 décembre sera l’occasion pour le gouvernement de présenter le PNDES et d’échanger sur le rôle des partenaires pour soutenir au mieux le gouvernement dans sa vision pour le développement du pays », a conclu la mission.
Synthèse de Elie KABORE
Disponibilité de l’électricité et diversification agricole : Les grands défis à relever
L’offre insuffisante d’électricité représente le principal obstacle à une croissance soutenue et inclusive selon le FMI qui note que les autorités ont indiqué leur volonté de poursuivre les réformes visant à assainir le secteur de l’énergie et soutenir les nouveaux investissements dans les énergies renouvelables et importées. Toutes ces mesures permettront d’accroître la production et réduire les coûts de production. Réussir la transformation structurelle passe également par l’élaboration d’une politique de diversification agricole et l’amélioration de l’accès de la population aux services financiers ».