A la UneEconomie

Saisie de l’or de la SMB: retour à la case départ

 

Dans notre dernière édition, nous annoncions que la date du 7 novembre allait être décisive dans le conflit qui oppose la Société des mines du Belahourou à 300 de ses ex-travailleurs. Ces derniers avaient fait saisir par voie d’huissiers, à l’aéroport de Ouagadougou, la production de 74 kg d’or que la société s’apprêtait à commercialiser au mois d’octobre dernier. Ainsi, la direction de la SMB avait introduit un référé devant la Cour d’appel demandant la main levée de cette saisie qui menaçait la survie de l’entreprise. D’ailleurs, les responsables de SMB avaient, suite à cette saisie, arrêté la production sur le site de Inata, au motif que l’or saisi les privait de liquidité pour faire tourner l’usine et honorer les factures des fournisseurs.
La journée du 7 novembre aura été celle des rebondissements. Puisque dans un premier temps, le juge a autorisé la main levée sur la saisie de l’or au motif que la saisie visait plutôt le paiement de l’astreinte. Et comme la mine s’en était acquittée entre temps, il n’y avait plus lieu de maintenir la saisie et de prononcer la main levée. Mais juste après cette décision, les travailleurs ont procédée à une nouvelle saisie, cette fois sur le principal, c’est-à-dire le paiement des droits des travailleurs prononcé par la sentence arbitrale à l’audience sociale du 4 mars 2015 : notamment le paiement de la prime de quart et la prime de panier.
Justement, c’est sur le montant exact de ces droits et les modalités pratiques de leur paiement que la mine s’est exprimée lors d’un point de presse le 2 novembre dernier. Elle a évoqué le fait que c’est un travail qui demandait du temps pour déterminer, via les fiches d’emploi de temps, qui avait droit à quoi sur les 317 travailleurs.
Pour les travailleurs, la mine use du dilatoire et gagne du temps et ils considèrent que la mine fait preuve de mauvaise volonté dans le règlement du dossier. Faux, rétorque la mine qui explique qu’elle n’a aucun intérêt à faire du dilatoire vu les astreintes qu’elle encourt. D’autre part, la mine estime que, une fois ce montant liquidité, il faudra le payer et sa situation financière déjà difficile ne permettra de tout solder d’une traite. Certains fournisseurs ont commencé a exigé leurs créances au vu de la situation, apprend-on du côté de Smb.
Au moment où nous bouclions cette édition, le travail n’avait toujours pas repris et l’or était toujours entre les mains des travailleurs. Le dilemme qui se pose actuellement est le suivant. Si l’or est maintenu entre les mains des travailleurs, pourront –ils le vendre et se désintéresser entièrement? S’ils le vendent, c’est peut être l’arrêt définitif de la mine. Une option serait que les deux parties s’entendent pour exécuter la sentence avec des gages et sous le contrôle d’une autorité indépendante.

FW


Deux crises majeures

La mine d’or de Inata est détenue majoritairement par Avocet mining (90%) et l’Etat avec 10%. Elle existe depuis 2007. La première coulée a eu lieu le 20 décembre 2009. Mais elle fait face à une rocher réfractaire qui gonfle ses coûts d’extraction.
La mine a fait face à deux crises, une grève qui a entraîné un arrêt de travail, puis le licenciement de 300 travailleurs et le conflit en cours relatif au paiement des primes de panier et de quart.

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page