Les députés ont été convoqués en session extraordinaire pour examiner des dossiers urgents. Parmi eux, la loi de finances rectificative du budget gestion 2016. C’est une seconde relecture. Elle fait suite à la première qui a eu lieu en début de mandat, en mars dernier. Le gouvernement, selon le rapport du Conseil des ministres, a comblé son besoin de financement. Un budget équilibré, donc qui va permettre de mener à bien l’an I du mandat du président Kaboré.
Mais, il n’y a pas que cette loi dont a besoin le gouvernement pour accélérer la réalisation des projets prévus dans le cadre du programme spécial du président. Il y a aussi une loi sur les marchés publics dont tous les contours ne sont pas encore connus, et dont on sait seulement que l’un des objectifs majeurs est de permettre au gouvernement d’accélérer les procédures autour d’un certain nombre de marchés.
En un mot, le gouvernement se donne une couverture légale pour déroger à la règle. Ce qui n’est pas mauvais en soi, puisqu’il requiert l’autorisation de la représentation nationale. C’est ce reflexe qui a manqué au gouvernement de la transition qui a multiplié les marchés de «gré à gré» et les ententes directes au-delà des normes requises, toute chose qui lui a valu les récriminations et les suspicions de deals. Le gouvernement de Thiéba se retrouve face aux mêmes urgences que celui de Zida: la nécessité de montrer des résultats; sauf qu’ici l’horizon c’est dans 5 ans pour le solde de tout compte. Après 6 mois d’ajustement, le moteur diesel semble enfin passer la seconde vitesse.
Abdoulaye TAO
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