C’est un ouf de soulagement qu’Alpha Oumar Dissa, ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, a poussé le 16 juin dernier, à l’occasion du lancement de la centrale solaire de Zagtouli.
Première expérience de cette taille en matière de diversification des sources de production de l’énergie électrique au Burkina, ce projet, une fois achevé, permettra d’augmenter l’offre d’énergie électrique. Partant de là, de réduire la dépendance énergétique et de sécuriser la desserte en électricité des populations. L’on comprend donc la joie du ministre et de son staff, confrontés plus que jamais au problème de délestages. Une fois achevée, cette centrale solaire photovoltaïque aura une puissance de 33 mWc.
Le ministre Dissa a expliqué au Premier ministre ainsi qu’au représentant de l’Union européenne présents à la cérémonie, que la centrale sera construite sur une superficie de 60 ha avec une installation de 129.600 modules photovoltaïques de 260WC. «Le coût total du projet s’élève à 31.157.957.500 F CFA, et le financement est assuré par deux partenaires que sont l’UE, sous forme de don, pour un montant de 16.398.925.000 F CFA et l’Agence française de développement (AFD), sous forme de prêt, pour un montant de 14.759.032.500 F CFA», a jouté le ministre de l’Energie. Le projet qui a été lancé comporte 4 composantes. Il s’agit en premier lieu de réaliser la centrale en elle-même. Celle-ci aura une production annuelle de 55,6 Gigawatts-heures (GWh) avec une assistance à l’exploitation pendant 2 ans. La seconde phase concernera la maitrise d’œuvre pour la supervision des travaux. Pour ce faire, un ingénieur conseil sera recruté pour appuyer l’équipe technique de la SONABEL durant toutes les phases du projet, à savoir la supervision technique et administrative.
La 3e composante correspond aux travaux complémentaires. «Pour permettre l’évacuation de l’énergie produite par la centrale d’une part, et d’autre part, stabiliser la tension de l’interconnexion entre le Burkina et la Côte d’Ivoire», selon les termes du contrat. Enfin, la dernière phase du projet sera consacrée à l’assistance technique au dispatching. Selon Alpha Omar Dissa, il est prévu une assistance technique au dispatching de la SONABEL, axée sur la gestion de l’intermittence de la production solaire sur le réseau. Et ce pour optimiser l’injection d’énergie produite, mais aussi pour former le personnel responsable de cette tâche. Notons que le projet de construction de cette centrale entre en droite ligne dans la vision nouvelle engagée dans le secteur de l’énergie dans le PNDES. Entre autres actions dans ce secteur, il est également prévu de dupliquer ces projets dans d’autres régions du pays; de mettre en place un cadre institutionnel approprié à la gestion et à la maîtrise des énergies renouvelables, avec la création de l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE); l’électrification à partir du solaire des infrastructures communautaires (écoles, CSPS, CMA et hôpitaux) etc.
NK
Les effets attendus du projet
– La valorisation des ressources renouvelables locales
– L’augmentation de la quantité d’énergie du Réseau national interconnecté (RNI)
– Le renforcement des capacités institutionnelles en matière d’intégration de l’énergie solaire dans le mix de production nationale
– Le renforcement des capacités professionnelles du personnel de la SONABEL (transfert de technologie)
– La création d’emplois permanents et temporaires
– La réduction des gaz à effet de serre à moyen et long termes en substituant l’énergie produite par la centrale photovoltaïque à celle que devait produire les groupes à diésel
– La réduction à terme du coût moyen de production du kWh.