Régions

Farine de blé : La MINOFA vers le bout du tunnel

 

Le processus de réhabilitation de l’outil de production de la Minoterie du Faso (MINOFA) est pratiquement achevé. Le constat a été fait le 13 mai 2016 à l’occasion d’une visite initiée par le ministre en charge de l’Industrie sur les unités industrielles installées dans la ville de Banfora. Outre la MINOFA, c’est aussi la SN-SOSUCO, éprouvée par des difficultés d’écoulement de son sucre, que le ministre a visitée à Banfora.
La MINOFA a été créée par l’Etat en 2013 à la suite du rachat des restes de l’ex-Société nouvelle – Grands moulins du Burkina (SN-GMB).
Anciennement contrôlée par l’homme d’affaires Salif Ouédraogo dit Kossouka, la SN-GMB a fait faillite en 2009. La gestion hasardeuse qu’elle a connue avait débouché sur de sérieux problèmes de trésorerie chez son propriétaire. L’usine a alors arrêté de fonctionner. Dans son refus de laisser disparaitre l’un des symboles économiques de la ville de Banfora et de la partie ouest du pays, l’Etat s’est alors engagé à sauver l’usine.
Le processus du redémarrage des activités de l’ex-GMB devenue MINOFA a été alors enclenché. A l’issue du Conseil des ministres du mercredi 10 avril 2013, un DG, en la personne de Ignace Traoré a été nommé. Il est alors chargé d’œuvrer à la relance de l’unité de production. Un nouveau pas a été fait dans le processus sous la transition avec l’adoption, lors du Conseil des ministres du 9 septembre 2015, d’un décret permettant de rétrocéder officiellement les actifs de la SN-GMB à MINOFA.
A l’issue de sa visite le 13 mai dernier, Stéphane Sanou, ministre en charge de l’Industrie, a indiqué que l’outil de production a été réhabilité. Des tests qu’il a subis ont même été concluants depuis le mois de mars dernier. Les travaux de réhabilitation auraient coûté 2,5 milliards de F CFA, financés par l’Etat.
De son côté, le DG de la MINOFA, Ignace Traoré, a laissé entendre à un confrère de la place que la capacité de l’usine dans le traitement de la farine de blé vaut 150 tonnes par jour. Pour ce qui est de son avenir, la MINOFA devrait être rétrocédée à un privé. «L’Etat n’a pas pour vocation de produire du pain, mais nous ne pouvions pas abandonner ce joyau dans l’état dans lequel il se trouvait. Nous l’avons remis en route et nous allons certainement trouver un repreneur stratégique qui va donc poursuivre cette transformation du blé pour le bien de nos boulangers et de toute la population», a confié le ministre Sanou à l’issue de sa visite du 13 mai 2016.
Il reste maintenant à trouver le bon repreneur car les expériences de privatisation de cette unité n’ont laissé que mauvais souvenirs. Avant Salif Kossouka, la GMB avait d’abord été sous la gestion du groupe SOBA (Société Barro) du richissime Barro Djanguinaba, homme d’affaires propriétaire de nombreuses entreprises dans la ville de Bobo-Dioulasso et dans l’Ouest du Burkina. C’est à la suite de l’échec du groupe SOBA que la société a été remise entre les mains de Kossouka.

Karim GADIAGA


En face, il y a la GMF et MINOR SA

Outre la farine de blé provenant de l’importation, la production de la MINOFA sera face à deux concurrents directs sur le marché burkinabè. Jusque-là, la production de farine de blé au niveau local est assurée par les Grands moulins du Faso (GMF) et la Minoterie de l’Orient (MINOR SA) lancée en juillet 2013 et appartenant au même groupe que la GMF. La GMF et MINOR sont contrôlées par l’homme d’affaires Rimon Hajjar, promoteur de la chaîne des boulangeries Wend–Konta sur le territoire burkinabè.
MINOR SA a une capacité de mouture de 330 tonnes de blé par jour. Ce qui donne une production de 250 tonnes de farine dans le même temps et 75 tonnes de son de blé pour le bétail. La production de MINOR SA, jumelée avec celle des GMF, dépassait déjà les besoins de consommation de farine de blé au Burkina, soit 150% de la demande.

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