Dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat, n’est-il pas judicieux de construire et de valoriser les bâtiments de l’Etat? La question a été posée au gouvernement par un député avant la séance de vote de la loi de finances rectificative du budget 2016. Dans sa réponse, le gouvernement a précisé que depuis 2012, la construction de 10 centres administratifs a permis de faire des économies.
Outre ces centres, 3 autres sont en cours de l’être à Manga, Tenkodogo et Ouagadougou, et l’occupation des 3 bâtiments permettra de résilier 8 contrats de bail à Ouagadougou pour un coût annuel de 520,863 millions de FCFA, de résilier 5 contrats de bail en régions pour un coût annuel de 12,240 millions de FCFA, soit un total de 533,076 millions de FCFA.
La mise en œuvre de toutes ces mesures permettrait au gouvernement d’économiser 615 millions de FCFA sur les contrats de bail.
Une deuxième phase du processus est en discussion pour permettre également de renforcer la propriété de l’Etat dans toutes les régions, et surtout dans la région du Centre qui concentre plus de 95% des contrats de location.
Ces mesures sont guidées par le souci de création des conditions minimales de travail pour les agents et d’accueil des usagers. Pour ce faire, l’Etat a procédé lui-même à la construction d’infrastructures, notamment des bâtiments sur lesquels il a la pleine propriété. Le cas échéant, le gouvernement fait recours à la participation du privé qui vient en soutien à l’effort du gouvernement.
Cette forme de partenariat avec le privé est rendue nécessaire du fait du besoin d’offrir aux ministères et institutions des espaces adéquats pour leur permettre de répondre plus efficacement aux exigences de leurs missions.
Cette dynamique est observée en outre du fait de l’accroissement des missions de l’Etat et de l’instabilité institutionnelle qui se traduit généralement par la création de nouveaux services et la restructuration de ceux existants.
Cependant, poursuit le gouvernement, la problématique immobilière de l’Etat se pose avec acuité, notamment avec l’accroissement soutenue des charges locatives au cours des 10 dernières années. C’est pourquoi le gouvernement a fait le choix depuis 2008 de l’option de revalorisation des bâtiments de l’Etat.
C’est ainsi que fut lancé en 2009 un programme de construction de grands blocs administratifs dans les régions, puis en 2010 la mise en œuvre d’un programme de réhabilitation des bâtiments vétustes ou dégradés.
Le député Mathieu Ouédraogo, ancien gouverneur de la région des Hauts-Bassins et du Centre-Nord, a incité le gouvernement à procéder à un recensement et à la réhabilitation des immeubles délabrés dont l’Etat a la propriété. Partageant son expérience, il a informé qu’il a fait réhabiliter les résidences des gouverneurs à Bobo-Dioulasso et Kaya à peu de frais. Ce qui a permis de faire des économies sur le budget de fonctionnement du gouvernorat.
Il a été soutenu par le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, pour qui des efforts doivent être faits en matière d’économies. Surtout éviter que des individus n’abusent de la pratique qui consiste pour l’Etat de louer des immeubles à des privés pour rentabiliser leurs investissements.
Elie KABORE
Une économie de 82 millions de FCFA depuis 2012
Le programme de construction des hôtels administratifs a permis de rendre disponibles et fonctionnelles 10 édifices dans 10 chefs-lieux de régions : Bobo-Dioulasso, Koudougou, Gaoua, Dori, Ziniaré, Fada N’Gourma, Banfora, Dédougou, Kaya, Ouahigouya. Leur occupation a permis de résilier depuis 2012 près de 20 contrats de bail pour une incidence en termes d’économie d’environ 82 millions de FCFA.