Au-delà de certains liens politiques, vestiges de la colonisation, la France entretient avec le Burkina Faso des relations économiques classées parmi les plus importantes. Pour le Burkina surtout. Selon des données provenant du ministère de l’Economie français en 2014, la France est le premier fournisseur du Burkina. C’est-à-dire la première origine des importations du Burkina.
C’est à juste titre que le président du Faso, Roch Kaboré, lors de sa rencontre avec hommes d’affaires français le 6 avril dernier à Paris, rappelait que «la France a toujours été un partenaire de premier plan du Burkina en matière économique et commerciale».
Un rapport de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du Burkina relatif à «la situation du commerce extérieur en 2011» situait la France dans le Top 5 des partenaires commerciaux du Burkina en termes d’exportations.
Par ordre croissant de la valeur des échanges, les 5 principaux clients du Burkina étaient la Suisse, l’Afrique du Sud, le Singapour, la France et le Benelux. Pour ce qui est des importations, la France s’est illustrée comme le premier fournisseur du Burkina en 2011. Elle était suivie de la Côte d’Ivoire, la Chine, les Etats-Unis et l’Allemagne.
Ces réalités sur le commerce extérieur du Burkina impliquent un lien très fort avec l’ancienne métropole. Mais la réciprocité n’est pas forcément établie. Bien que le Burkina soit très stratégique et vital pour certaines entreprises et produits français, le poids de l’ex Haute-Volta reste modeste aux yeux de la France. Le Burkina Faso n’est que le 85e client de la France dans le monde. Dans le sens des fournisseurs de la France, le Burkina occupe la place de 150e.
N’empêche que les deux pays aient besoin l’un de l’autre et pratiquent des échanges commerciaux d’un niveau assez remarquable. Le montant des échanges bilatéraux entre la France et Burkina a atteint 342 millions d’euros en 2014. Il est en progression par rapport aux années précédentes. Cependant, la structure de la balance commerciale est largement excédentaire en faveur de la France et donc déficitaire pour le Burkina.
Là où l’économie française gagne 321 millions d’euros en provenance du Burkina, c’est seulement 10 millions d’euros qui font le chemin inverse en faveur du Burkina. Sur le marché français, le Burkina vend surtout des produits issus de l’agriculture. A savoir le coton, les huiles végétales fixes, des fruits frais ou secs.
En retour, le Burkina importe depuis la France des médicaments pour la médecine humaine ou vétérinaire, du froment et méteil non moulus, des huiles lubrifiantes, des huiles lourdes, du pétrole. En 2014, ces importations ont été bonifiées par l’achat de deux Falcon et la croissance des exportations de véhicules industriels, liée au développement minier.
Karim GADIAGA
Une centaine d’entreprises françaises au Burkina
Les relations économiques entre la France et le Burkina sont aussi marquées par des Investissements directs étrangers (IDE) diversifiés et la présence de nombreuses entreprises. En termes d’investissements français, le stock s’élevait à 97 millions d’euros en 2012, selon la Direction générale du trésor français. Ce qui constituait le 18e stock en Afrique sub-saharienne.
Ces investissements se font pour moitié dans le secteur des services, pour 1/3 dans l’industrie alimentaire (brasseries) et un 1/4 dans des activités d’ingénierie. Au niveau des entreprises, la présence de la France au Burkina est forte d’environ 45 filiales d’entreprises françaises, d’après des informations publiées en 2014 par la Direction générale du trésor français. Dans l’ensemble, l’ambassadeur de France, Gilles Thibault, évoque une centaine d’entreprises présentent dans la plupart des secteurs de l’économie: l’agriculture (coton), le secteur agroalimentaire (brasserie CASTEL, huilerie), l’industrie de la transformation, le BTP (Vinci et Bouygues), la logistique et les transports (Groupe Bolloré, Air France), le commerce, la distribution (CFAO, TOTAL) et les services. Les banques françaises sont présentes au Burkina (BNP Paribas et Société Générale), ainsi que les assurances (AGF – Allianz, Gras Savoye).