Depuis 44 ans, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) s’appuie sur les Volontaires des Nations-Unies (VNU) pour mettre en place les différents projets et programmes. Aujourd’hui, ils sont plus de 7.000 volontaires à travers le monde et 107 au Burkina Faso, déployés dans 8 agences des Nations-Unies, à travers des programmes divers. L’action des volontaires repose sur l’idée que chaque individu a la capacité et la responsabilité nécessaires pour apporter un changement positif dans la société.
Les volontaires ont une responsabilité non négligeable dans le déploiement des actions et programmes du PNUD. Ils sont les relais entre les Nations-Unies et les populations. Selon Ouarda Derafa, la chargée de programme des VNU, les volontaires, au-delà de leurs missions, véhiculent des valeurs de courage et d’intégrité: «Les VNU permettent aux Nations-Unies de mieux délivrer leurs projets et programmes. Au-delà de l’aspect professionnel, en tant que volontaires, ils véhiculent des valeurs de solidarité, de tolérance, d’engagement civique, et cela permet d’apporter un plus au niveau des Nations-Unies. Cela permet également de toucher au plus près les bénéficiaires et d’imager les actions des Nations-Unies sur le terrain, de rendre concret ce que cette institution est réellement. En général, les volontaires sont déployés dans les régions où il n’y a pas de représentation.
Le bureau est uniquement à Ouagadougou. A l’intérieur du pays, il n’y a pas de sous-bureau. Par contre, nous avons des projets mis en place par des volontaires qui sont sur place tous les jours avec les populations, qui connaissent leurs besoins et rendent compte au bureau de Ouagadougou. Cela fait sens, et nous comprenons mieux les populations afin de pouvoir mieux les servir».
27 millions de dollars en 2014
Le volontariat renforce la confiance, la cohésion, et permet d’impliquer toutes les communautés dans les efforts de paix et de développement. En 2014, pour la mise en œuvre des appuis du PNUD au Burkina Faso, il a été déboursé la somme de plus de 27 millions de dollars, dont 26,9% de ressources propres et 73,1% des bailleurs de fonds et du gouvernement. Le PNUD déploie plusieurs actions et programmes dans le pays avec l’aide des volontaires qui sont ses représentants sur l’entendue du territoire. Au Burkina Faso, le seul bureau de représentation du PNUD se trouve à Ouagadougou. Toutefois, l’organisation est présente dans le pays à travers ses volontaires mobilisés un peu partout. Dans le nord du pays, plus 1/3 du staff des Nations-Unies à Djibo et à Dori est constitué de volontaires. Ils sont déployés dans de nombreux domaines d’activités, tels que la communication, le suivi-évaluation, le développement local, l’environnement, l’égalité des sexes. De nombreux spécialistes apportent leurs aides dans les différents camps de réfugiés également. Ce sont à la base des professionnels dans leurs domaines qui acceptent de partager leur temps et leurs expériences au service des projets et programmes des Nations-Unies. Très présents dans les missions de maintien de la paix et des droits de l’homme, leurs actions sur le terrain sont très appréciées.
Ce fut le cas de la mission électorale déployée à travers le pays en 2015 dans le cadre de l’élection couplée. Plus de 62 volontaires ont sillonné les Burkina Faso afin de venir en appui à la CENI. Toutefois, il ne faut pas confondre volontaire et bénévole. Les volontaires des Nations-Unies sont des professionnels rémunérés mensuellement selon les standards des Nations-Unies. Chaque année, ils sont des centaines à rejoindre les VNU avec des contrats allant de 6 à 24 mois. Les VNU sont représentés à travers 70 pays dans le monde et travaillent en collaboration avec les structures nationales de volontariat qui mobilisent des milliers de volontaires et de bénévoles chaque année. Au Burkina Faso, les VNU collaborent avec une dizaine d’organisations de volontaires, regroupée en une plateforme du volontariat, notamment dans les activités de sensibilisation, de promotion du volontariat ou de représentation auprès des autorités nationales.
Germaine BIRBA
Comment devenir un volontaire ?
Pour être un volontaire des Nations-Unies, il faut être âgé d’au moins 25 ans et avoir une expérience professionnelle de 2 ans. Sur le site des Nations-Unies, il existe une banque de candidatures à remplir en donnant les informations utiles sur l’expérience professionnelle, le cursus scolaire et bien d’autres.
Chaque personne inscrite est susceptible d’être contactée par le siège des volontaires qui se sert en général dans la banque de données en cas de besoin. Au niveau local, lorsque le besoin de volontaires se fait sentir, la représentation lance un avis d’appel à candidatures dans les journaux afin de recueillir les candidatures pour une sélection. En ce qui concerne le Burkina Faso, les contrats de travail des volontaires vont de 6 à 12 mois renouvelables, avec un salaire mensuel fixé selon les standards des Nations-Unies.
Présimètre.bf : Roch Kaboré jugé par les citoyens
De par le monde, des expériences similaires existent. Il y a l’Hollandomètre en France, le Mackymètre au Sénégal et le Buharimeter au Nigeria. Ce sont des expériences vécues par des Etats et qui donnent l’opportunité aux citoyens de suivre pas à pas la mise en œuvre du programme d’un président démocratiquement élu. Fort de cela, l’ONG Diakonia a initié le Présimètre au Burkina.
Le projet qui est en phase de finition a été présenté à des web-activistes et des journalistes le 12 février 2016. Présimètre est une plateforme de suivi-évaluation du programme du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Dans sa conception, il est prévu trois référentiels comme base d’évaluation. Il s’agit du projet de société du président du Faso, de la déclaration de politique générale du Premier ministre et des politiques publiques prioritaires nationales et locales sur la période 2016-2020 qui constituent le Programme national de développement économique et social (PNDES). Lucien Ouédraogo, chargé de programme de Diakonia, a expliqué le choix des outils de base de l’évaluation. Il a décalré qu’il est préférable de travailler avec des outils clairs, bien connus. Pour lui, «nous avons choisi de travailler avec le projet de société du président, document écrit, et non avec toutes ses promesses de campagne parce que, sur le terrain, les candidats disaient parfois ce que les populations voulaient juste entendre et un tel suivi allait être difficile pour nous».
Il s’agit de permettre aux citoyens d’interagir, de donner leur impression et leurs analyses. Cette analyse une fois faite, dira Lucien Ouédraogo, «il reviendra au président de réagir pour dire ce qui sera fait pour corriger, améliorer et rester en phase avec les attentes des populations». L’avantage, selon les responsables de Diakonia, est que le président du Faso a donné son accord pour être soumis à un tel exercice. Pour le moment, des questions comme l’éducation, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la santé, la sécurité pourraient être des thèmes-clés de l’appréciation du programme du président du Faso. Les experts qui conçoivent l’outil ont rassuré que les moyens seront mis en œuvre afin que cela ne soit pas un outil de propagande des militants, soit pour vanter, soit pour contester n’importe comment les actions. Il suffira d’une connexion internet pour avoir accès à la plateforme à l’adresse www.présimètre.bf où le visiteur pourra faire son évaluation des actions du président du Faso dans les diverses rubriques. En somme, la plateforme permettra de donner un coup de fouet à la culture démocratique et d’institutionnaliser le suivi citoyen de l´action publique.
Jean De Baptiste OUEDRAOGO