Société-Culture

Haut Conseil pour la réconciliation : Carte blanche pour les conseillers

 

Nommés le 24 décembre 2015, les 21 membres du Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) ont prêté serment le 10 février dernier devant le Conseil Constitutionnel. «Je jure solennellement de bien et fidèlement remplir mes fonctions de membre du HCRUN en toute indépendance et impartialité, de façon digne et loyale et de garder le secret des délibérations». Cette formule récitée, la main droite levée vers les membres du Conseil Constitutionnel, doit être permanemment gravée dans l’esprit de ceux-là qui, pendant 5 ans, vont travailler à trouver des solutions en vue de soulager les nombreuses victimes de crimes de sang, économiques, de bris de carrière , etc.
Finie la prestation de serment, place au travail. Ce sont plus de 5.065 dossiers sous scellés qui attendent d’être ouverts et diligemment traités par Benoît Kambou et ses 20 collègues. Le cérémonial terminé, les membres du HCRUN ont confié qu’ils sont conscients de ce qui les attend. Les populations attendent beaucoup de cette structure qui est l’héritière de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR). Cette dernière qui a travaillé à mériter la confiance et l’adhésion des nombreuses victimes lègue donc au HRCUN un héritage lourd qui doit être géré avec humilité et tolérance, afin de parvenir aux résultats escomptés.
C’est pourquoi le président du Conseil Constitutionnel, Kassoum Kambou, a été on ne peut plus clair à l’endroit de ceux et celles qui doivent conduire la locomotive de la réconciliation: «Vous n’avez pas une obligation de moyen, mais une obligation de résultat, car c’est à vous que revient la tâche de faire en sorte que les filles et les fils de notre pays se réconcilient définitivement. C’est pour cela que vous devez étudier 5.065 dossiers qui vous attendent déjà et élucider tous les crimes et toutes les autres violations graves de droits humains à caractère politique qui ne le sont pas encore de 1960 à 2015 et proposer des solutions appropriées». Les membres semblent avoir déjà appréhendé cela quand la présidente de la sous-commission vérité-justice et réconciliation de l’ex-CRNR, Lucienne Ariane Zoma, déclare en fin de cérémonie: «Le serment est très important parce qu’il nous convoque au nom de l’Etat et de tous les Burkinabè à donner le meilleur de nous-mêmes, dans la droiture, et pour emmener les Burkinabè à se réconcilier».
Quant au président du HCRUN, Benoît Kambou, il est conscient que le HCRUN a le devoir de réussite: «Nous avons deux commissions. Une commission chargée d’étude et d’orientation et une autre chargée de l’indemnisation. Ces deux commissions du HRCUN vont très vite se mettre en œuvre pour que nous fassions un travail qui ne déçoive pas la nation». Une mission lourde, mais noble. Il reviendra aux 21 membres de trouver la méthode et les mécanismes nécessaires pour proposer les meilleures solutions en vue de l’atteinte des objectifs du HCRUN.
Avant l’engagement solennel des membres du HCRUN, le nouveau commissaire à la CENI au titre des autorités coutumières, Moussa Minougou, a également juré de travailler loyalement. Moussa Minoungou, 62 ans, nommé en Conseil des ministres le 3 février dernier 2016, remplace ainsi Bertrand Kologo, décédé en cours de mandat.

Alexandre Le Grand ROUAMBA


 

21 membres pour une mission délicate

Voici les 21 membres du HRCUN
Au titre de la présidence du Faso: Lucienne Zoma (Socio-anthropologue); Benoit Kambou, (Professeur de Droit); Bernadette Confé, (Enseignante à la retraite); Jérôme Compaoré, (Professeur et formateur en science de l’éducation); Issaka Sam (Cadre de banque à la retraite); Lazare Yenou (Ingénieur hydrogéologue); David Ouoba (Socio-économiste).

Au titre du Premier ministère: Poko Ilboudo (Officier, Colonel-major); Henry Yé (Enseignant d’agro-foresterie); Youssouf Cheick Ouédraogo Lebda Naaba Baongo (Attaché de santé en chirurgie); Mamadou Drabo (Juriste Droit des affaires); Fatoumata Ouédraogo (Juriste Droit des Médias); Rasmané Ouédraogo (Transitaire) ; Mouniratou Yerbanga (MDL de Gendarmerie).

Au titre du Conseil national de la transition (CNT) : Aïcha Ouédraogo Zampaligré (Juriste); André Eugene Ilboudo (Mouvement spécifique); Younoussa Sanfo (Expert en investigation et en sécurité informatique); Souleymane Ilboudo (Formateur social); Laurent Monné (Organisation de la société civile); Sy Traoré (Officier, Colonel-major); Claudine Rouamba Ouédraogo (Sociologue).

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