Le 8 janvier dernier, la Commission nationale d’aménagement et de développement durable du territoire (CNADDT) a examiné le schéma directeur d’aménagement et de développement durable de l’aéroport de Donsin et de sa zone d’influence, soit plus de 492 km². La commission composée de 77 personnes issues de différents ministères et institutions s’est attelée à vérifier les droits fonciers des populations affectées par le projet, à analyser l’étude d’impact environnemental et des mesures atténuantes envisagées et à formuler des observations à même de garantir la cohésion et l’opérationnalité du schéma.
Selon les conclusions de la commission, le schéma directeur d’aménagement et de développement durable de l’aéroport de Donsin respecte les orientations du schéma national. En ce qui concerne le domaine foncier, quelques petites zones d’ombre restent à être éclaircies avant la validation totale du projet. La commission veut s’assurer que les questions foncières seront maitrisées et qu’il n’y aura pas de violation des droits humains. Selon le directeur de la Maitrise d’ouvrage de Donsin (MOAD), Edouard Bouda, 9 sites ont été aménagés pour accueillir les populations déplacées et près de 80% d’entre elles ont déjà rejoint leurs sites. En tout, 832 ménages ont été recensés, ce qui représente environ 5.300 personnes. Le gouvernement avait pris l’engagement de reloger ces familles sur 9 sites aménagés d’environ 120 hectares, lotis et viabilisés. Les maisons devraient être reconstruites en dur avec toutes les commodités nécessaires (eau, électricité, etc.). Sur le plan environnemental, des engagements avaient été également pris.
La construction de l’aéroport international aura forcément des répercutions sur l’environnement et la santé des populations. Une étude a été menée afin de mettre en place un plan de gestion environnementale et sociale. Les impacts des travaux sur l’environnement et de surcroît la société sont, entre autres, la destruction de la flore, la poussière, les nuisances sonores, les accidents.
La MOAD s’est engagée également à replanter les arbres abattus, à créer une ceinture verte autour de l’aéroport, à réaliser des bosquets dans les villages et à préserver 2.500 hectares sur le site de l’aéroport en l’exploitant pour des cultures de fourrage. Un musée sera créé au sein de l’aéroport afin d’exposer tous les objets culturels et archéologiques qui seront découverts sur le site pendant les travaux. Dans l’ensemble, tout va pour le mieux, note-t-on du côté de la maitrise d’ouvrage. Toutefois, la commission tient à s’en assurer. Cependant, Jean-Marie Ouattara, le directeur de l’aménagement du territoire et du développement local rassure: «Le schéma directeur de l’aéroport de Donsin est de belle facture. La démarche d’élaboration du schéma a été suivie. Il y a eu un bon diagnostic et de bonnes orientations. Du point de vue technique, il n’y a rien à redire. Toutefois, la question restée en suspens concerne l’organe de mise en œuvre du schéma directeur».
Le schéma directeur de l’aéroport de Donsin est un instrument de planification spatiale à moyen et à long termes, dont le but est de fixer les orientations d’occupation et d’utilisation des terres situées dans la zone d’influence de l’aéroport. A en croire les responsable de la MOAD, l’essentiel de la préparation a été fait, les travaux de construction de la plateforme elle-même pourront commencer en 2016.
Germaine BIRBA
Donsin, un projet stratégique
Le Burkina est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. C’est une position stratégique que les premiers responsables du pays veulent exploiter à fond à travers la réalisation du projet de l’aéroport de Donsin. En effet, l’ambition politique de l’Etat burkinabè est de faire de l’aéroport de Donsin «un centre du trafic aérien en Afrique de l’Ouest et un pôle de croissance économique pour la ville de Ouagadougou et ses environs, tout en permettant le désenclavement du pays». Les bénéfices évalués sur une période de 30 ans sont de plus de 500 milliards de francs. Pour atteindre ces objectifs, les moyens techniques et financiers sont mis à profit pour la construction d’un aéroport moderne, futuriste, respectant les normes de sécurité et de sûreté internationales, avec des possibilités d’extension dans quelques décennies.