Dans ce tout premier gouvernement sous la présidence de Roch Kaboré, c’est Stéphane Wenceslas Sanou qui a été porté à la tête du département en charge du monde des entreprises et des affaires. Cadre de banque, il a notamment été, dans les années 2000, Directeur régional de l’ex-Banque internationale du Burkina (BIB) devenue UBA aujourd’hui. Il connaît bien les difficultés financières du monde des commerçants et des entrepreneurs de façon générale.
C’est de ce poste à la BIB qu’il avait été élu député, pour la première fois, de 2002 à 2007. Il est arrivé à l’hémicycle sous la bannière du PAREN de Laurent Bado mais avait quitté ce parti pour rejoindre l’ADF/RDA, puis la CFD. Il avait fini par créer son propre parti le PCP/Faso en 2006. A partir de 2010, il est reparti se consacrer à sa carrière de banquier à Bobo-Dioulasso.
Dans le gouvernement du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le ministre Stéphane Sanou succède à Hippolyte Dah, ministre du gouvernement de la transition.
Il hérite d’un ministère qui a conservé sa configuration et son appellation. Le ministère de l’industrie, du commerce et de l’Artisanat ou MICA est ainsi constitué depuis plusieurs années sous le régime de Blaise Compaoré.
Trois secteurs clé de l’activité économique y sont concentrés. Il s’agit du commerce qui regroupe des grandes entreprises d’import/export, des demi-grossistes et de nombreuses petites unités informelles de distribution de produits en détail.
Le MICA comporte également le volet industrie constitué notamment des unités industrielles créées depuis les années 70 et qui sont aujourd’hui des rescapées des années de privatisation. Elles sont toutes en proie à des difficultés qui ont pour nom mévente, concurrence déloyale, fraude, problème de compétitivité des produits sur le marché, coût très élevé de la production (énergie), cherté des matières premières, etc. Des maux qui menacent sérieusement leur survie. Ces unités anciennes sont des huileries/savonnerie, la fabrique de pneumatiques, des unités de montage de cycles, les fabriques de piles, celles des jus de fruits, des boissons gazeuses ou alcoolisées, la production de farine de blé.
Non seulement le nouveau ministre aura l’urgente responsabilité de sauver ces unités chancelantes mais, en plus, on attend de lui qu’il puisse travailler à ressusciter des industries comme l’ex Faso-Fani (FASOTEX), ou faire aboutir des projets comme celui de la réhabilitation de l’ex SN-GMB devenue MINOFA, BRAFASO, la mise en œuvre de la STFL et de nombreux autres projets.
Quant au troisième secteur de ce ministère, l’artisanat, il regroupe surtout des artisans ingénieux, qui ont besoin d’être mieux organisés et d’être mieux connus pour conquérir le marché national et international.
De façon transversale, le MICA devrait travailler à améliorer le climat des affaires afin d’attirer, faciliter et encourager les investissements. En synergie avec le département des finances, il devrait également travailler à offrir des possibilités de financement aux initiatives visant à créer des entreprises.
L’un de ses gros chantiers sera également l’organisation (structuration) du secteur informel afin qu’il puisse contribuer efficacement à la croissance économique et au développement.
Karim GADIAGA
Pas de département spécialement dédié aux PME
Créer un département ministériel qui s’occupe spécifiquement des Petites et moyennes entreprises/ industries (PME/PMI). C’est une idée qui avait été lancée par le Premier ministre du gouvernement de la Transition.
Analysant l’importance des PME dans le tissu économique du Burkina et mesurant les défis qui les concernent, Isaac Yacouba Zida avait, lors de la 14e Rencontre Gouvernement secteur privé, tenue le 27 avril 2015 à Bobo, évoqué la nécessité de créer un département en charge de ces types d’entreprises.
L’annonce de cette idée avait recueilli des vives acclamations des nombreux représentants du secteur privé présents à la rencontre. Visiblement, l’idée est en phase avec les souhaits du privé mais pour le moment, cette attente n’est pas une réalité avec le gouvernement Thiéba. Cependant, dans les actes qui seront posés par le MICA, un intérêt particulier devrait être accordé aux PME (75 à 80 % des entreprises).