L’équipe du président Kaboré a engagé son premier mandat de 5 ans le 29 décembre. Ce sera au pas de charge. Car l’horizon n’est pas aussi dégagé que cela. Des sillons ont été tracés et, inévitablement, il appartient au nouveau pouvoir de poursuivre certains chantiers en les approfondissant. Sur le dossier de la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique, le nouveau gouvernement n’aura aucune excuse s’il fait moins que son prédécesseur. De mémoire de Burkinabè, les déclarations des biens du président du Faso n’ont jamais été publiées. Un gros tabou que l’opinion publique entend voir définitivement levé. Le président du Conseil Constitutionnel l’a rappelé publiquement. Ce doit être fait d’ici la fin janvier si tous les délais sont respectés.
Mais dans la même veine, les transitaires devraient terminer ce qu’ils ont bien commencé, histoire de mettre la pression sur les nouveaux venus.On attend maintenant du président Kafando, de son Premier ministre et des membres du gouvernement qu’ils fassent leurs déclarations de fin de mandat, tel que prévu par la loi. Le Premier ministre lui-même n’est pas contre l’idée d’un audit de la transition. C’est la seule façon républicaine de lever le doute sur la gestion de certaines personnalités de la transition qui ont maille à partir avec l’opinion en matière de gestion. Une belle occasion pour la transition de prouver que la rigueur de la loi qu’elle a voulue pour les autres lui est également opposable au nom de la reddition des comptes, consignée dans la loi anticorruption en son article 14.
Abdoulaye TAO