Lancé officiellement le 5 avril 2012, les performances du projet pôle de croissance de Bagré (Bagrépôle) donnent satisfaction selon une analyse faite par la Banque mondiale. C’est ce qui ressort de la revue à mi-parcours du projet pôle de croissance de Bagré entamée le 9 novembre 2015. En effet, en termes de résultats globaux: «La mise en œuvre du projet a permis de créer 18.000 emplois et 180 entreprises qui ont investi au moins 8,6 milliards de FCFA», a précisé Youma Zerbo, secrétaire général du Premier ministère, à l’ouverture des travaux. Il aussi reconnu que : «108 agro-investisseurs ont été sélectionnés. Ceux-ci entendent investir près 114 milliards de FCFA pour 30.000 emplois directs à créer».
Bagrépôle a été initié dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) dont l’objectif est de contribuer à accroitre l’activité économique dans la région grâce à une augmentation des investissements privés, la création d’emplois et la production agricole. La revue va permettre de mettre en lumière les performances du projet et d’envisager l’avenir sous de bons auspices.
Dans le domaine institutionnel, législatif et réglementaire, les résultats atteints ont concerné la transformation de la maîtrise d’ouvrage de Bagré en une société d’économie mixte (Bagrépôle), ouverte à l’Etat et à ses démembrements, aux collectivités territoriales et au secteur privé. Aussi, on note l’adoption d’une loi offrant des mesures incitatives à l’installation des investisseurs et la prise de textes réglementaires conférant à Bagrépôle la gestion du fonds de terre et des ressources durables.
Sur le plan des infrastructures, on a enregistré la construction d’un mini-marché, d’un marché à bétail, d’un marché à poisson et d’un centre d’activités diverses. Le projet a également enregistré la construction et la mise en exploitation d’une pépinière avicole de 5.000 pondeuses destinées à de jeunes aviculteurs, la réalisation d’une pépinière piscicole de 12 bassins et d’un centre d’élevage piscicole en cours de concession à des opérateurs privés, tout comme la réhabilitation de centre éco-touristique.
Notons l’aménagement de voies, la réhabilitation du pont Bèga et du radier en rive droite, la construction et la mise en onde de la radio Bagrépôle FM qui émet sur 80 km, le lancement des travaux d’aménagement de 2.582 hectares et le lancement de 2 appels d’offres pour l’aménagement de plus de 10.300 hectares.
Ces résultats confirment certes la pertinence de l’implantation de l’approche de développement basée sur les pôles de croissance. Cependant, les difficultés ne manquent pas. Il en est ainsi de l’absorption des ressources allouées. Le relèvement conséquent du taux de décaissement est donc à revoir. Aussi, il y a la mobilisation des ressources financières additionnelles pour boucler le gap de financement et les problèmes de qualité des études réalisées par les consultants qui ont occasionné un retard dans l’exécution du projet.
Elles seront toutes examinées au cours de ces 2 semaines dans l’objectif d’identifier les principales contraintes et formuler des recommandations en vue d’une plus grande efficacité dans la conduite des actions restantes. «Cette revue sera l’occasion de revoir l’intégralité du projet, sous tous les aspects, à la fois stratégique, programmatique et technique», à en croire Youma Zerbo. Il a alors lancé un appel pour un engagement total de tous les acteurs dans le sens de conduire à bon port, c’est-à-dire en 2017, le projet pôle de croissance de Bagré.
Elie KABORE
Dans le domaine social et sécuritaire
Bagrépôle est le premier projet pôle de croissance du Burkina Faso. Dans le cadre de la gouvernance normale des projets, l’examen du chemin parcouru permet de tracer les repères pour une bonne conduite à terme. Voici les résultats atteints sur le plan sécuritaire :
– La mise en place d’un peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie à Bagré pour assurer la sécurité de la zone, lequel peloton a été renforcé par des unités de l’armée et de la police
– L’ouverture de l’Institut de formation en développement rural dont les premiers diplômés ont été mis sur le marché du travail et bénéficient de 300 millions de FCFA du PSUT pour leur insertion professionnelle
– L’indemnisation de 1.773 personnes affectées par le projet (PAP) pour les pertes de récoltes, d’habitats et d’infrastructures connexes pour un montant de plus de 1,2 milliard de FCFA, avec 300 parcelles aménagées pour la réinstallation des déplacés physiques
– Le don de 7 ambulances aux 7 communes de la zone de concertation du projet.