Le 20 octobre est consacré à la Journée nationale de la presse depuis 1998. Cette année, les organisateurs étaient une fois de plus au rendez-vous, avec la particularité que cette édition avait un arrière-goût du Festival international de la liberté d’expression et de presse (Filep), qui avait été écourté pour cause de coup d’Etat le jour même de son ouverture officielle. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs ont reconduit le thème du Filep: «Médias et changements politiques en Afrique: quelle contribution?» Le 20 octobre ayant un caractère national, les panelistes ont planché sur les «Médias et insurrection au Burkina Faso», panel modéré par le Pr Serge Théophile Balima. Le doyen Boureima Jérémie Sigué, fondateur des Editons Le Pays, premier intervenant, a donné un aperçu du rôle de la presse de 1991 à 2014. 1991 marque le retour à la vie constitutionnelle normale avec l’adoption de la Constitution. L’on a assisté au retour du seul quotidien privé sur la scène rebaptisé L’observateur paalga, incendié par la suite par les révolutionnaires de 1983. Cette renaissance a ouvert la voie au pluralisme médiatique avec l’apparition successive du journal satirique JJ, du quotidien Le Pays, puis de L’indépendant de Norbert Zongo en 1993. Pour ce qui est de la lutte pour des réformes politiques et démocratiques, le paneliste a rappelé la prégnance des médias dans la vie de la nation et leur rôle dans «la visibilité, la lisibilité et la tonicité de la lutte du collectif des organisations démocratiques de masse».
Boureima Ouédraogo, directeur de publication du journal d’investigation Le Reporter, a montré dans son intervention comment l’implication des médias dans les changements politiques est allée crescendo. Il distingue trois étapes: la veille, l’éveil des consciences et l’explosion qu’il assimile à insurrection médiatique. La première étape a consisté à l’information des citoyens, la seconde à expliquer les enjeux du changement et la troisième à travers des prises de position affichée de certains médias pour ou contre la modification de l’article 37. Les médias traditionnels ont toujours été omniprésents dans les changements politiques au Burkina, mais depuis octobre 2014, les nouveaux médias (Facebook, Twitter, blog..) sont entrés en scène, décuplant l’information. Dr Cyriaque Paré a expliqué comment les sites d’information, les forums et surtout Facebook ont été imprégnés du débat sur le changement en cours. Celui-ci parle de médias alternatifs affranchis de l’espace et du temps.
FW
Palmarès du FILEP 2015
Grand prix Norbert Zongo en presse écrite
Y. Ladji Bama du journal Le Reporter: 1.000.000 de F CFA + un trophée et une attestation
Grand prix Norbert Zongo en radio
Jean Baptiste Bouda de la Radio nationale: 1.000.000 de F CFA +
un trophée et une attestation
Grand prix de l’Excellence/Sebgo d’Or
Y. Ladji Bama du journal Le Reporter: 1.000.000 de F CFA + un trophée et une attestation
Deux prix d’encouragement
Eric Wayinana du Kenya : 500.000 F CFA + attestation
Ramata Soré du Burkina Faso : 500.000 de F CFA + attestation
Catégorie Photo de presse
3e – Etienne Kafando des «Editions Le Pays» : 100.000 F CFA
2e – Remi Zoéringré des «Editions Sidwaya» : 150.000 F CFA
1er – Harouna Marané du journal «Notre Temps»: 200.000 F CFA
Journée nationale de la liberté de la presse 2015
Prix de la meilleure journaliste burkinabè
Laure Sawadogo de Radio Légende: 1.000.000 de F CFA + un trophée + une attestation
Prix d’encouragement
Clémence Tuina/Sanou Radio nationale du Burkina : 500.000 F CFA