La dernière décision de mettre en fourrière tout véhicule aux vitres teintées ou fumées ou toute voiture sans immatriculation est déjà mise en application. A Bobo-Dioulasso, 92 véhicules ont été conduites en fourrière le 17 octobre dernier. S’il est vrai que cette situation engendre des désagréments, voire des déceptions de la part des contrevenants, il reste que c’est une décision louable, surtout en ces temps d’insécurité. Mieux, l’application stricte de cette décision pourrait déboucher sur une détermination des autorités policières à restaurer la nécessaire autorité de l’Etat sur le plan de la circulation.
Il était de plus en plus fréquent de voir un «brûleur de feu» narguer le policier en poste, s’il n’est pas victime d’injures. Combien de fois a-t-on vu un automobiliste foncer sur un policier voulant l’arrêter parce qu’en infraction?
Le téléphone en conduite réprimé ne pouvait plus l’être puisque certains citoyens n’avaient cure de l’autorité de l’agent qui ne fait que son travail. Et que dire de ces cercueils ambulants, transportant bêtes et personnes à la fois, à la surcharge effroyable et qui traversent tous les postes de police ou de gendarmerie sans être inquiétés ?
Le laisser-aller a gagné du terrain, mettant tout le monde en insécurité, puisque le cascadeur à l’irresponsabilité accentuée oublie qu’il met la vie de l’autre en danger. Ainsi, le Burkina était devenu le lieu où appliquer la loi était devenu la croix et la bannière puisque chacun se croit tout permis. A la faveur du coup d’Etat et pour des questions de sécurité, les ministères de la Défense, de la Sécurité et des Transports ont brandi la sanction contre ces voitures aux vitres teintées ou fumées ou sans immatriculation. Déjà, la police municipale et la police nationale ont mené conjointement une action à Bobo-Dioulasso qui a porté fruits. Il nous revient que cette opération commune sera instaurée dans toutes les villes du Burkina.
Du coup, il faudra que les autres aspects de la circulation sus-cités (respect des feux tricolores, interdiction de communiquer au volant, obligation de visite technique et d’assurance, etc.) soient renforcés et scrupuleusement respectés. L’occasion est belle pour restaurer cette autorité de l’Etat qui commençait à foutre son camp. Pour y arriver, la police municipale et la police nationale sont en train de se mettre sur le même tempo, un discours commun. Toute décision doit être collégiale pour que le discours à l’endroit de l’auteur de l’infraction ne diffère d’une police à l’autre, afin que populations sachent que la fermeté est désormais de rigueur. Toute contradiction dans le discours pourrait donc ramener les choses en arrière.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Sensibiliser et sévir
Selon le directeur de la police municipale, Clément Ouango, «nous sommes en train de travailler à ce que la police municipale et la police nationale fassent les opérations ensemble dans toutes les villes. Il nous faut un discours commun». On n’est pas tolérant en circulation. Il faut certes la sensibilisation, mais aussi penser à sévir. Pour les vitres teintées ou fumées par exemple, la police avoue que l’objectif n’est pas forcément de faire rentrer de l’argent, contrairement aux véhicules sans immatriculation sévèrement punis.