«Malgré la régularité des pluies au cours de la deuxième décade d’août, des déficits légers de cumuls par rapport à la moyenne des cinq dernières années continuent à se manifester dans la moitié Est et à l’Ouest du pays. Les retards de croissance végétative par rapport à la moyenne se manifestent toujours dans les régions de l’Est, du Centre-Est, du Nord, du Centre-Nord et autour de la province des Balé. Des déficits localisés de satisfaction des besoins en eau des cultures (le mil en particulier) ont surtout concerné les localités situées le long de la frontière entre les provinces de l’Oudalan et du Soum d’une part, et entre l’Oudalan et le Séno d’autre part». Ces informations émanent du bulletin Fews Net sur la saison au Burkina Faso à la deuxième décade du mois d’août. Ces données s’inscrivent dans la même tendance que les appréciations du Centre Agrhymet qui note que l’amélioration de la situation pluviométrique survenue à partir du début du mois juillet a dissipé les soucis qu’a suscités le mauvais démarrage de la saison, observé un peu partout en zones sahélienne et soudanienne.
L’état de la campagne agricole dans les régions du Burkina, selon le ministre de l’Agriculture, Francçois Lompo, de retour d’une tournée sur le terrain, donne des raisons d’être optimiste. «Globalement, si les pluies vont jusqu’en fin septembre, nous devrions pouvoir assurer une bonne production agricole», a-t-il confié le 23 août sur plateau de la télévision nationale.
Au regard de l’installation tardive de la campagne agricole, son département a eu l’intention de déclencher le programme Saaga, à travers le bombardement volontaire des nuages, pour permettre aux paysans de semer à temps. Mais l’opération n’a pas pu se faire par manque de moyens financiers. Selon les explications du ministre, depuis la campagne 2013-2014, le budget alloué à l’opération Saaga a baissé de façon drastique. «Cette année, nous étions à 125 millions sur un besoin estimé entre 300 et 400 millions. Il est tard maintenant pour cette opération parce qu’avec le mois de septembre, on entre dans une période de séquences longues et sèches, avec 3 à 10 jours d’intervalle entre deux pluies», précise-t-il.
Le ministère compte beaucoup sur les champs où les paysans ont adopté les bonnes pratiques d’adaptation aux changements climatiques, en anticipant sur les semis et en utilisant les variétés de semences améliorées. Le département a apporté sa part de soutien en subventionnant, surtout en engrais. Pour François Lompo, sur environ 300.000 tonnes d’engrais utilisées lors d’une campagne au Burkina, c’est environ 14.000 tonnes que l’Etat subventionne.
C.K
L’irrigation de complément réactivée
Des mesures sont prises par le Gouvernement pour atteindre les objectifs liés à la campagne agricole en cours. «Nous avons réactivé les brigades d’irrigation de complément. Pour certains stades, il faut une à deux pluies aux cultures. Nous sommes aussi en train de voir comment jouer sur la quantité totale de céréales produites en comptant avec la saison sèche à partir des périmètres irrigués pour produire du maïs ou du riz», explique le ministre Lompo. Ses services ont déjà fait l’inventaire de tous les sites où l’irrigation est possible pendant la saison sèche pour pallier le déficit. Du côté de la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (Sonagess), l’Etat a mis à sa disposition 10 milliards de FCFA pour renforcer les niveaux de la provision nationale de sécurité et du stock d’intervention, respectivement de 55.000 et de 35.000 tonnes.