L’Agence de promotion des investissements du Burkina Faso (Api-BF) a officiellement lancé ses activités ce 25 juin 2015. Créée depuis le 7 mars 2013, c’est en février 2014 qu’elle est véritablement entrée en action. Cependant, le lancement officiel des activités n’avait pas pu se tenir à cause des évènements qui ont eu lieu dans le pays. C’est au cours d’une cérémonie présidée par le président Michel Kafando dans les locaux de la présidence que l’Api-BF a été présentée au monde des affaires, aux partenaires institutionnels et diplomatiques. Cette agence est en réalité le bras opérationnel du Conseil présidentiel pour l’investissement (Cpi), qui regroupe, autour du président du Faso, des hommes d’affaires, des partenaires techniques et financiers. Le rôle du Conseil est de «mener des réflexions en vue de donner des orientations pour élaborer des politiques et opérer des choix stratégiques en matière d’investissements».
Après avoir créé le Cpi en 2008, le Gouvernement a estimé essentiel de créer l’Agence de promotion des investissements du Burkina Faso pour l’opérationnalisation et l’aboutissement final des recommandations du Cpi sur le terrain. L’Api-BF vise à fédérer tous les efforts de promotion et de facilitation des investissements. «Nous ne sommes pas là pour tout faire. Nous sommes là pour faire plus et mieux ce qui existe déjà», insiste Bintou Diallo, Directrice Générale de l’agence, qui souhaite éviter tout amalgame. Le projet de l’Api-BF a été soutenu par le Groupe de la Banque mondiale, qui est soucieux de promouvoir des investissements comme levier de la croissance économique. L’Api-BF est directement arrimée à la présidence du Faso. Un ancrage institutionnel voulu notamment à cause des missions transversales qui sont confiées à l’agence. «Ce rattachement permet de donner à l’agence toute l’autorité nécessaire pour accomplir sa mission. En outre, ce rattachement vise à donner un signal fort aux investisseurs quant à l’enjeu majeur que représente la promotion des investissements pour les plus hautes autorités du pays», explique la Dg de l’Api-BF.
L’agence devrait être un véritable outil opérationnel pour l’accueil et l’installation des investisseurs. «L’Api-BF doit être le seul point d’entrée de tout investisseur potentiel, mais également le dépositaire de certains pouvoirs qui lui permettent de réunir toutes les conditions favorables dont les investisseurs ont besoin pour un démarrage quasi-instantané de leurs activités dès leur arrivée au Burkina Faso», a indiqué Kouka Edouard Tapsoba, Secrétaire permanent du Cpi et Président Conseil d’administration (PCA) de l’Api-BF.
A travers les objectifs stratégiques confiés à l’agence par le Cpi, celle-ci devrait travailler à «hisser les investissements privés à un taux de 20 à 25 % du Pib en 2020 et hisser les investissements directs étrangers à un taux de 10% du Pib en 2020». Toutefois, selon la Dg de l’Api-BF, ces taux pourraient être révisés lors du prochain conseil, en raison du contexte actuel marqué par des facteurs très volatiles. En phase avec les orientations nationales, l’agence fait prioritairement la promotion des secteurs à fort potentiel d’investissement comme l’agriculture et l’agro-business, l’énergie, les mines et les carrières, les infrastructures (aéroportuaires, routières, immobilières), le tourisme et l’hôtellerie, les TIC, la santé et l’éducation.
JB
L’Api-BF verra ses capacités renforcer
S’adressant au président Faso, Kouka Edouard Tapsoba, PCA de l’Api-BF, a plaidé pour le renforcement des capacités actuelles de l’Api-BF. Il a sollicité plus de volonté politique de la part du président et du Gouvernement pour permettre à l’agence de bien jouer son rôle. «Le souhait du Conseil d’administration est que l’Api-BF prenne sa place et toute sa place en tant que véritable outil de recherche et de mobilisation des investissements. Pour ce faire, il est important que l’Api-BF soit dotée de moyens adéquats pour faire face aux nombreux défis auxquels elle sera confrontée. Au-delà des moyens, il est essentiel pour l’efficacité de son action que ses prérogatives soient revues et élargies. Cela suppose une relecture des textes actuels qui régissent les fonctions et les responsabilités de l’Api-BF afin de les adapter aux exigences des ambitions d’une agence qui se veut non pas une institution bureaucratique de plus, mais un véritable instrument moderne au service des investisseurs du secteur privé national et international», a indiqué le PCA. Un appel entendu par le président du Faso. Le président Kafando a assuré que l’agence «sera bientôt dotée de tous les moyens que requiert son efficacité : capacités matérielles, humaines et financières».
Potentialités d’investissement au Burkina
Le Burkina dispose d’énormes potentialités économiques insuffisamment exploitées dans de nombreux secteurs.
La construction de barrages hydro-agricoles, le développent d’une agriculture intensive et moderne, la transformation des produits de l’agriculture et de l’élevage, l’installation de fermes d’élevage moderne ou encore d’unités de production d’aliments à bétail ou de la volaille sont autant d’opportunités d’investissement dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage.
Dans le domaine des infrastructures, le Burkina recherche des partenaires pour la construction et l’exploitation de l’aéroport de Donsin, de l’autoroute Ouagadougou –Yamoussokro et de l’intersection de la ligne de chemin de fer reliant Abidjan -Ouagagougou, Cotonou et Niamey.
L’exploitation de minerais comme le manganèse, le zinc, le cuivre, le fer, le calcaire ou le phosphate sur de nombreux sites offre de véritables opportunités.
Le secteur de l’énergie possède un important potentiel d’investissement, notamment dans la construction et l’exploitation de centrales solaires, thermiques ou hydroélectriques ou encore l’installation d’unités de production et d’assemblage de modules photovoltaïques. Le potentiel de production de biocarburant est aussi considérable.
La demande de nombreuses entreprises et du Gouvernement pour un internet haut débit est loin d’être couverte.
Les projets de construction d’hôtels de haut standing, des logements sociaux, ainsi que l’exploitation de sites touristiques sont fortement encouragés et soutenus par le gouvernement burkinabè.
Une croissance soutenue depuis quelques années, 8% en 2012, autorise le Burkina Faso à viser une croissance à 2 chiffres dans les prochaines années.
Avec une population jeune et dynamique, une main-d’œuvre réputée travailleuse, le Burkina est sans doute l’un des marchés les plus promoteurs de la zone Uemoa.
Source : Api-BF