En mai dernier, a eu lieu à Ouagadougou l’atelier de validation des résultats de l’étude sur le Programme de développement des industries touristiques (Pdit). Inscrit comme programme prioritaire de la Scadd au titre du ministère de la Culture et du tourisme (Mct), son objectif est de faire l’état des lieux et de proposer des objectifs de résultat pour améliorer le secteur, mais aussi accroître la contribution du secteur au développement socio-économique. Une étude de faisabilité sera faite à ce propos.
Le Pdit a été articulé autour de trois composantes. La première axée sur le développement de l’entrepreneuriat et des industries touristiques dans laquelle sont reversés l’ensemble des activités et des actions à entreprendre pour améliorer l’offre de services et de produits touristiques. La composante «Renforcement des capacités techniques et organisationnelles des acteurs» englobe la qualification et la formation des professionnels. Enfin la dernière phase concernera le suivi des activités programmées, ainsi que leurs réalisations.
Pas moins de 3, 176 milliards de F CFA seront mobilisés pour la mise en œuvre du Programme, exécutable sur 5 ans. Une partie du budget est déjà réunie, selon Désiré Ouédraogo, conseiller technique du Mct. Et pour sa bonne marche, Alain Siri, le consultant principal dans le cadre de la mission d’élaboration du Pdit, a formulé des recommandations: «Les suggestions que nous avons à apporter pour la mise en œuvre de ce rapport sont, entre autres, une grande campagne de communication, faire un plaidoyer pour la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre du Pdit. Compte tenu des activités définies dans les deux premières composantes et qui visent l’attrait des investissements, la diversification des services, la capacité des hommes, etc, on devrait arriver à peser sur le développement du secteur».
Pour les besoins du programme, ce sont 347 sites touristiques qui ont été répertoriés, avec un capital archéologique important. 441 établissements de logement étaient disponibles en 2013. Cependant, il a été constaté une faible qualification du personnel, une faiblesse dans l’utilisation des Tic et un faible taux d’occupation des sites par les touristes.
Plusieurs difficultés ont été également répertoriées notamment, les difficultés liées aux agences de voyages, les difficultés d’accès aux financements et des coûts d’exploitation élevés.
Malgré ces difficultés, le tourisme burkinabè se porte bien ces dernières années. Comme l’explique Desiré Ouédraogo, «lorsqu’on observe les indicateurs du tourisme sur une décennie, on se rend compte que ce sont des indicateurs positifs. Le tourisme croît à un rythme soutenu de plus de 5,5% par an. Il y a un boom hôtelier dans les capitales de la sous-région, ce qui contribue à la création d’emplois. Cet ensemble d’éléments indique le dynamisme du secteur du tourisme et fait que nous pouvons dire que même si le tourisme subit les contrecoups de la crise socio-politique de la sous-région, il se porte globalement bien. Nous avons une bonne configuration du Pdit. Il reste à s’accorder sur les éléments de contenu afin de pouvoir finaliser le travail et le mettre à la disposition de l’administration pour sa mise en œuvre».
Germaine BIRBA
Flux important vers l’Afrique
Ces dernières années, le tourisme est devenu l’une des premières industries mondiales et un enjeu majeur pour le développement. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme, le nombre de touristes internationaux devait croître à un rythme d’environ 3,3% chaque an et pourrait atteindre 1,8 milliard de touristes en 2030.
Le secteur du tourisme sera donc une des principales sources de création de richesses et d’emplois à l’échelle mondiale au cours de ces deux prochaines décennies. En 2013, le continent africain a reçu 6% des touristes du monde, soit 56 millions de personnes. Les statistiques montrent qu’entre 2010 et 2030, l’Afrique pourrait recevoir respectivement 85 millions et 134 millions de touristes.o
Des recettes en progression
En 2008, le nombre de touristes était de 375.000. En 2012, il était de 482.000 visiteurs. Ce nombre était croissant en 2013 avec plus de 556.000 touristes. Les recettes du tourisme pour l’année 2013 se sont élevées à plus de 71 milliards de F CFA. Selon les statistiques de Programme de développement des industries touristiques (Pdit), le tourisme représentait, pour les années 2000 et 2013, en moyenne 3,5% du Pib et 4,2% du Pib du pays en 2011 et le secteur employait près de 200.000 personnes.
Sa contribution aux recettes d’exportation est en moyenne de 36 milliards, soit 8,7% des recettes d’exportation. En termes d’investissement, l’étude révèle que le tourisme représente en moyenne 11,2 milliards. Tous ces chiffres sont largement améliorables. Selon Alain Siri qui a conduit les études du programme, «les objectifs fixés par le programme sont d’arriver à une contribution du tourisme dans le Pib de l’ordre de 5,5% dans 5 ans. Nous espérons que cela contribuera à une forte création d’emplois et à l’amélioration de la qualité du service, du personnel et de l’investissement dans le secteur».