RH & Compétences

Banfora: une vie après la prison

A la Maison d’arrêt et de correction de Banfora, un point d’honneur est mis à préparer le détenu pour qu’il réussisse sa réinsertion dans le tissu social et économique dès sa libération. Comme il faut le savoir, il y a des détenus dont la peine frôle facilement les 60 mois. Ainsi donc, mis aux arrêts et incarcéré alors qu’il n’a que 20 ans par exemple, le détenu ressort de prison à 25 ans sans jamais, dans le même temps, avoir appris à faire quelque chose de ses dix doigts.

Il est donc «une charge» pour ses proches et sa communauté, avec de fortes chances de récidive puisqu’il ne sait pas gagner sa vie. C’est cette faille qu’a voulue combler l’institution pénitentiaire depuis un certain temps. Pour ce faire, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre depuis quelques années. Parmi elles, on peut citer la maraîcher-culture, l’artisanat, le métier de meunier. Tout dernièrement, c’est un atelier de soudure qui a été mis en place. Mais peu ou pas équipé pour répondre aux exigences de l’apprentissage. Les membres de l’Association des jeunes pour un développement durable, avec à leur tête Moussa Traoré, ont entrepris des démarches auprès des fils de la région des Cascades pour y remédier. Et c’est auprès du ministre plénipotentiaire Hilaire Soulama qu’ils ont reçu un écho favorable. Celui-ci s’est engagé à les accompagner dans la recherche de partenaires. C’est l’ambassade de Chine Taiwan au Burkina Faso qui finalement s’engage à soutenir le projet d’équipement de l’atelier de soudure. Le matériel, d’un coût global d’environ 3 millions de F CFA, est composé de postes à souder, de cisailles et de perceuses. Toutefois, le donateur appelle à son tour les Osc et les ressortissants de la Comoé à l’aider à accompagner les détenus, car lui aussi fait appel à des partenaires financiers lorsqu’il est sollicité.
A la Maison d’arrêt et de correction de Banfora (Macb), un système est mis en place pour permettre aux détenus libérés de sortir avec un fonds d’installation. Ce fonds, à entendre le directeur de l’institution, est constitué par ce qu’ils appellent pécule de réserve qui est un montant retenu sur les commandes de l’atelier au profit du détenu. C’est pourquoi, le directeur lance un appel à la population et surtout aux services déconcentrés de l’Etat à ne pas oublier la Macb dans leurs marchés publics. Il en appelle également aux autres ateliers qui se trouvent dans la ville en ces termes : «Lorsque ceux-ci ont de grandes commandes, ils peuvent nous confier une partie en sous-traitance. Tout cela permettra de pérenniser les ateliers dont nous disposons dans l’univers carcéral pour préparer la réinsertion des détenus».
Sy Amir Lookman


La Maison d’arrêt et de correction de Banfora surpeuplée à plus de 250%

La capacité d’accueil de la Maison d’arrêt et de correction de Banfora est de 150 places. De nos jours, cet espace est occupé à plus de 250%, rendant précaires les conditions de détention. On se rappelle au sujet du surpeuplement de la Macb que lors d’une visite de la Commission des affaires générales et des droits de l’homme (Cagidh) de l’Assemblée nationale entre 2007 et 2009, le gouverneur de la région des Cascades d’alors, Fatimata Légma, qui était de la visite, avait plaidé auprès des magistrats pour qu’ils ne condamnent plus, surtout les enfants, pour des infractions minimes.


 

Critère de choix des apprentis

Selon le directeur de la Maison d’arrêt et de correction de Banfora (Macb), les critères de choix des apprentis dans les différents ateliers sont essentiellement basés sur le volontariat. Toutefois, la priorité est donnée aux jeunes, et vivre dans une prison où l’on pourrait exercer le métier pour préparer sa libération est un avantage.o

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