Dans le cadre de la volonté des autorités marocaines de renforcer leurs relations de coopération avec le reste du continent africain, une mission d’une centaine d’entreprises du royaume chérifien a été conduite le 29 mai 2015 au Burkina. Elles participaient ainsi à la deuxième édition de la mission commerciale marocaine dénommée B to B in Africa. Une initiative de Maroc Export, l’Agence marocaine de promotion des exportations, conduite par le ministre marocain chargé du Commerce extérieur.
Maroc Export a été appuyée dans cette tâche par la Banque centrale populaire, Groupe auquel appartient le réseau Atlantique Banque présent au Burkina. La deuxième édition de B to B in Africa a ciblé trois pays de l’Afrique de l’Ouest dans lesquels les entreprises marocaines devaient tenter de trouver des partenaires d’affaires. Il s’agit du Mali, du Sénégal et du Burkina Faso.
L’étape burkinabè a permis aux entreprises marocaines, essentiellement des PME, de rencontrer un total de 250 entreprises locales, qui se sont volontairement inscrites pour participer à la manifestation.
C’est l’Hôtel Laïco qui a abrité ces rencontres B to B entre hommes d’affaires marocains et burkinabè, programmées en une journée.
La centaine d’entreprises marocaines, venue à la rencontre du marché burkinabè, a été présentée comme «des PME réputées dynamiques ayant montré un intérêt particulier pour le partenariat avec les pays du continent en général et le Burkina Faso en particulier». Elles représentent divers secteurs d’activités à forte valeur ajoutée. Il s’agit notamment du secteur de l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique, l’ingénierie, des Btp, des industries métalliques, métallurgiques, électriques, les infrastructures, etc. «Le secteur privé reste le principal moteur de croissance de nos économies. En soutenant des partenariats entre les entreprises, nous encourageons le renforcement de nos économies et contribuons à leur intégration aux chaînes de valeur africaines et mondiales», a déclaré Zahra Maafiri, Dg de Maroc Export, lors de la cérémonie d’ouverture du forum. Le Maroc souhaite aujourd’hui améliorer le niveau de sa coopération et des échanges bilatéraux, jugé insuffisant, avec les pays du continent.
Avec un total d’investissement privé d’environ 2 milliards de dollars en Afrique ces 6 dernières années, le Maroc est placé au 2e rang des pays investisseurs africains sur le continent.
Pour le Burkina Faso, le flux des investissements marocains a atteint un cumul de 300 millions de dollars durant les 6 dernières années, soit 15% des investissements marocains en Afrique. Ces investissements ont concerné plusieurs secteurs dont notamment, les télécommunications, les banques, les assurances, les Btp et les matériaux de construction et les médias.
«Nos échanges commerciaux bilatéraux n’ont pas cessé d’évoluer positivement grâce aux rapprochements entre nos entreprises. Ils ont dépassé les 32 millions de dollars en 2014 contre 19 millions de dollars en 2010. Certes, ces réalisations sont encourageantes et augurent d’un avenir de coopération meilleur, mais elles restent en deçà de nos aspirations. D’où l’intérêt d’aller de l’avant dans l’exploration des complémentarités entre nos deux économies respectives et la promotion d’un partenariat induisant un progrès économique à la prospérité de nos peuples», a expliqué Mohamed Abbou, ministre marocain chargé du Commerce extérieur. A cette rencontre B to B, les opérateurs économiques marocains et burkinabè ont été invités par le ministre à être «inventifs, pragmatiques, créatifs, en vue de faire naître des projets conjoints concrets et impactants».
Pour soutenir ces partenariats souhaités entre les entreprises, la coopération institutionnelle, identifiée comme un préalable indispensable, a également été renforcée. Maroc Export et l’Agence de promotion des investissements du Burkina Faso (Api-BF) ont procédé le 29 mai à la signature d’une convention de partenariat. Cette convention, qui vient après celle qui lie déjà Maroc Export à son homologue Apex-Burkina, vise à développer l’échange d’expertise, l’information, la formation et à créer un réseautage institutionnel pour encadrer l’internationalisation de nos entreprises.
JB
Marcher dans la bonne dynamique des devancières
Représentant le ministre du Commerce burkinabè lors de la cérémonie d’ouverture du forum, Jean Claude Dioma, ministre de la Culture, a indiqué que les entreprises à capitaux marocains sont parmi les plus dynamiques du Burkina. Les précédentes missions et initiatives d’affaires au Burkina ont en effet permis la concrétisation de plusieurs projets marocco-burkinabè. En septembre 2014, il y a eu l’opération Action lumière, avec une centaine d’entreprises marocaines dans le secteur de l’électricité et des énergies renouvelables. Cette action a permis notamment l’ouverture de représentations d’entreprises marocaines au Burkina Faso dans le secteur électrique.
Déjà en 2010 et en 2012, les caravanes de partenariat en Afrique, qui ont fait escale au Burkina Faso, avaient également débouché sur de véritables succès stories. C’est l’exemple de Fabrilec. Cette société marocaine, spécialiste du transport, de la transformation et de la distribution de l’électricité, a été retenue dans le cadre du programme national d’électrification pour réaliser les travaux d’électrification au Burkina Faso.
A l’instar de la Fabrilec, les entreprises marocaines jouissent aujourd’hui d’une grande expertise et d’une crédibilité ouvrant la voie à davantage de Pme pour s’inscrire en complémentarité aux projets développés au Burkina dans plusieurs secteurs d’activités, notamment dans le cadre de la Scadd.