Dans le cadre de la tenue des 5es Journées nationales des ressources humaines les 28 et 29 mai 2015 à Bobo-Dioulasso, plusieurs communications ont permis aux participants de rehausser leur niveau afin d’être en adéquation avec le contexte actuel. Plusieurs sous-thèmes ont été décryptés par d’éminentes personnalités, afin de promouvoir le dialogue social dans la gestion des ressources humaines.
La conférence inaugurale a été donnée par Isidore Dondassé, enseignant à l’université Ouaga II, portant sur le thème «Dialogue social, facteur de performance organisationnelle». Selon ce premier communicateur, il faut entendre par dialogue social toute communication consistant en une conversation au sein d’une organisation afin de rechercher un objectif aussi bien économique que social ; c’est-à-dire atteindre des chiffres d’affaires importants tout en préservant le bien-être des employés.
«Lorsqu’on évoque la question du dialogue social, on ne perd pas de vue la notion économique. On essaie de toucher la notion économique de façon indirecte en passant par le côté social. Quoi qu’on dise, on ne peut avoir une performance solide au sein d’une entreprise que si les hommes qui y travaillent se donnent à fond. Si les hommes se donnent à fond, il faut développer ce qu’on appelle la performance sociale qui est la motivation de ces hommes, pour retrouver à la fin la performance économique», pouvait-on retenir de la communication de Isidore Dondassé.
Pour lui, cette interdépendance employés-employeurs permet de garantir la croissance d’une organisation. Dans le contexte socio-économique du Burkina, le communicateur ne doute pas que le dialogue social de l’après-insurrection est d’autant plus important qu’il permet la relance de l’économie dans un climat apaisé.
Le second communicateur qui est Nouhoun Diakité, consultant indépendant et président de l’association malienne des gestionnaires des ressources humaines (Amgrh), a penché sa réflexion sur le sous-thème «Les clés du succès du dialogue social». Pour cet illustre expert, la réussite du dialogue résulte avant tout du respect des règles qui doivent gouverner les rapports entre employeurs et travailleurs.
Dans ce rapport, il doit régner impérativement le respect mutuel entre les deux parties, souligne-t-il. «Il faut que les deux parties collaborent pour atteindre le développement de leur entreprise», a-il-insisté. Illustrant sa communication par des exemples, M. Diakité a fait cas d’une société fictive où le délégué syndical viendrait à demander au patron de mettre à la disposition de ses travailleurs un bus pour leur transport.
Dans un esprit de dialogue, le patron le met en contact avec la comptabilité afin de voir s’il y a une marge de manœuvre pour pouvoir acquérir effectivement ce bus. N’ayant rien trouvé, il décide qu’au lieu de 3 tenues de service par an, l’on économise l’argent de la troisième tenue. Le patron donne son accord et le délégué syndical suit l’évolution des retenues, jusqu’à l’achat effectif du bus.
En ce moment, soutient le communicateur, le dialogue social aura permis de résoudre une question qui pouvait créer de vives tensions. «Les deux parties travailleront désormais à résoudre les problèmes ; et on ne va plus faire de grève pour casser l’usine, mettre le feu aux bureaux. C’est tout le monde qui y gagne», a-t-il conclu. Une communication époustouflante qui a suscité l’admiration des participants. o
JD